Ce que l'on sait des soupçons de viols et d'agressions sexuelles d'enfants par une assistante d'école maternelle dans l'Hérault
Elle est soupçonnée d'avoir agressé des enfants durant leur sieste. Une femme de 59 ans a été mise en examen et placée en détention provisoire pour des faits présumés de viols et d'agressions sexuelles sur neuf élèves de l'école maternelle de Vic-la-Gardiole (Hérault), a annoncé le parquet de Montpellier, jeudi 31 juillet.
Une information judiciaire a été ouverte. Elle devra notamment établir si d'autres enfants scolarisés dans cet établissement du littoral méditerranéen ont été victimes d'attouchements sexuels. Franceinfo résume ce que l'on sait de cette histoire.
Une plainte déposée par des parents début juillet
L'affaire a éclaté au début du mois de juillet, lorsque les familles de deux enfants scolarisés dans cette école maternelle vicoise ont porté plainte à la gendarmerie contre une agente territoriale spécialisée des écoles maternelles (Atsem), c'est-à-dire une employée chargée d'aider les enseignants de maternelle dans leurs tâches quotidiennes.
Sollicitée par franceinfo vendredi, la mairie de Vic-la-Gardiole ne souhaite pas s'exprimer sur ce dossier, mais confirme avoir été contactée par courriel, le 2 juillet, par des parents qui annonçaient porter plainte contre l'Atsem. De son côté, la mairie dit avoir fait un signalement auprès du procureur de Montpellier. Dès le 3 juillet, en tant qu'employeur de la femme mise en cause, la mairie a décidé de prononcer une suspension administrative à titre conservatoire.
Des faits qui auraient été commis principalement durant la sieste des élèves
Selon le parquet de Montpellier, les soupçons portent sur "des actes de pénétration digitale" et des "masturbation susceptibles d'avoir été commis sur de jeunes enfants, entre le 1er octobre 2024 et le 2 juillet 2025" par l'Atsem et "dans l'exercice de ses fonctions". Les faits se seraient produits principalement pendant la sieste des élèves, selon une source proche du dossier à ICI Hérault.
Une information judiciaire a été ouverte le 29 juillet pour "viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité". La femme mise en cause a été présentée à un juge d'instruction qui l'a mise en examen pour des faits susceptibles d'avoir été commis sur neuf enfants âgés de 3 à 4 ans. Elle a été placée en détention provisoire à Nîmes (Gard).
Une employée de la Ville de Montpellier depuis 2014
Selon des informations obtenues auprès de la mairie de Montpellier par France Télévisions, l'Atsem mise en cause appartenait aux effectifs de la Ville depuis 2014. Si aucun signalement n'a été retrouvé sur cette période, les services municipaux ont fait savoir qu'ils retraçaient le parcours de la suspecte, dans le cadre de la recherche de témoignages d'autres enfants potentiellement victimes de faits similaires.
La brigade de recherche de Castelnau-le-Lez est chargée des investigations. Elle doit notamment recueillir les témoignages de ces très jeunes enfants, et tenter de savoir si d'autres ont été victimes de violences sexuelles. Depuis le début de l'enquête, d'autres parents se sont manifestés auprès des gendarmes.
Une femme employée depuis octobre 2024 dans cette école maternelle
La suspecte était employée depuis le 1er octobre à l'école maternelle Les Aresquiers de Vic-la-Gardiole. Elle réside dans ce village de 3 500 habitants situé à une demi-heure de route à l'est de Montpellier. Son casier judiciaire est vierge, selon le parquet. Aucun signalement relatif au comportement de l'assistante maternelle n'avait été émis auprès de la justice, assure une source proche du dossier à ICI Hérault.
Peu de choses ont été communiquées sur le profil de cette femme, interrogée à plusieurs reprises par les enquêteurs. D'après des voisins qui se sont confiés au journal Midi-Libre, cette femme habite depuis une dizaine d'années dans un pavillon de cette commune méditerranéenne. Divorcée et mère d'un enfant adulte, elle vit seule. Interrogé par nos confrères, le président du conseil syndical de la copropriété dans laquelle elle réside évoque une femme qui aimait faire la fête chez elle, mais au caractère "contestataire" et "qui a été en brouille avec beaucoup de monde". Un autre voisin rapporte qu'elle avait des pratiques sexuelles "libertines", tout en estimant qu'elle est "victime d'une injustice".
Selon BFMTV, la quinquagénaire nie les faits et se serait défendue en garde à vue en évoquant "un complot de la mairie contre elle". Une information que nous n'avons pas pu confirmer.
Un accompagnement psychologique pour les familles
Dans un communiqué publié jeudi, le rectorat de Montpellier a exprimé son "soutien" et sa "solidarité" aux enfants et familles concernés par "ces faits d'une gravité exceptionnelle". Bien que l'Atsem mise en cause soit employée par la mairie et ne relève donc pas de l'académie, le rectorat assure que "tous les éléments en possession des services de l'Education nationale sont transmis à la justice". L'académie a également promis une rentrée scolaire préparée "avec toute l'attention qu'elle requiert", avec "un accompagnement spécifique" pour "toute la communauté éducative".
"Une cellule psychologique sera déployée à la rentrée dans cette école, et au besoin durant les congés d'été", précise le rectorat à franceinfo. Des parents de victimes ont déjà été reçus par l'association France Victimes, dans les locaux de la mairie, jeudi.