Le XV de France étrille les Gallois mais perd Romain Ntamack
Sept essais inscrits, aucun point encaissé, le bonus offensif en poche, les Bleus ont fait le boulot vendredi soir en ouverture du Tournoi des six nations face à de faibles Gallois. Un succès 43 à 0 marqué par quelques coups d’éclat, mais avec, aussi, beaucoup de temps faibles. La rengaine habituelle pour une première hivernale. Le XV de France, sans Romain Ntamack, carton rouge pour plaquage dangereux, devra hausser son niveau de jeu dans une semaine face à l’Angleterre à Twickenham.
Aux ailes, la vie est belle
Comment faire sauter le verrou après un premier quart d’heure poussif ? En envoyant la balle aux ailes. 18e minute, les avants tricolores poussent, insistent, coincent les Gallois dans leurs cinq mètres. Mais les gardes rouges résistent. Alors, Antoine Dupont, d’un petit coup de pied d’une précision diabolique, sert sur sa droite le jeune Palois Theo Attissogbe. Qui inscrit son troisième pour sa quatrième sélection, lui qui avait débuté en bleu lors de la tournée en Argentine l’été dernier. Tout en coin, le maître-artificier Thomas Ramos transforme. 7-0. Les Bleus sont enfin lancés. Alors, cinq minutes plus tard, on ne prend pas les mêmes mais on recommence. Les gros tapent, Ntamack sert Ramos sur un pas, passe en cloche de l’arrière, cette fois à destination de Louis Bielle-Biarrey (23e minute, 14-0). Pas de raison de s’arrêter en si bon chemin. Aux 40 mètres, Dupont puissance 7 part dans un raid, évite trois plaquages, crochet, cadrage-débordement, et, au moment d’être repris, trouve... son ailier, Theo Attissogbe. Doublé et 21-0 à la 33e minute. Les Gallois sont désormais acculés dans leur camp et débordés de partout. Ils colmatent au cœur de la fournaise alors «Superdupont» adresse sa troisième passe décisive depuis le coup d’envoi pour «LBB». Un crochet et doublé pour l’ailier bordelais. Et comme Ramos est en feu, ça fait 28-0 au retour des vestiaires, suspense évaporé.
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Les avants pour enfoncer le clou
Vu le cavalier seul de son équipe, et en vue d’Angleterre-France, samedi prochain à Twickenham, Fabien Gathié fait largement tourner dès la 49e minute. Exit, dans un même mouvement, son cinq de devant et son «Captain Toto». Parmi les entrants, Hugo Auradou. Une entrée en jeu sans vague, à peine quelques sifflets réprobateurs, mais ultra-minoritaires dans un Stade de France qui n’avait manifesté aucune désapprobation, une heure plus tôt, à l’annonce des noms du deuxième-ligne palois et du Rochelais Oscar Jegou, de retour en équipe de France, sept mois après l’affaire de Mendoza et leur mise en examen pour viol début juillet avant d’être blanchi par un non-lieu de la justice argentine le 10 décembre dernier (en attendant le verdict de l’appel, interjeté par l’avocate de la plaignante, programmé le 11 février). Curieusement, cependant, l’entrée de Jegou, dix minutes plus tard, sera accueillie par une bordée de sifflets, toujours minoritaires mais plus volumineux que pour Auradou. Loin, dans tous les cas, de la bronca prédite (et espérée) par certains «darons» médiatiques ayant fait de la leçon de morale permanente à l’encontre des deux jeunes hommes de 21 ans, leur fonds de commerce depuis sept mois. Un score acquis, une équipe de France changée d’un gros tiers, forcément la rencontre baisse en rythme. Le talonneur remplaçant Julien Marchand marque en force, propulsé dans l’en-but par tout son pack (55e, 33-0). Puis Emilien Gailleton, tout juste entré en jeu… à l’aile, réceptionne une offrande de Romain Ntamack pour aplatir en coin (67e, 38-0). Avant que Grégory Alldritt, désigné homme du match, n’inscrive, lui aussi en force, le septième et dernier essai français à la 78e minute (43-0).
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Démarrage diesel
S’avançant contre les Bleus avec des statistiques effroyables – une année 2024 marquée par 12 défaites en autant de matchs, et une série de six revers d’affilée contre le XV de France depuis le quart de finale de la Coupe du monde 2019 au Japon -, les Gallois étaient promis à la punition. Or, durant le premier quart d’heure, à l’exception d’un déboulé d’Antoine Dupont terminé entre les poteaux mais avec un adversaire entre lui et le ballon, ce sont plutôt les Diables rouges qui dictent le tempo. Un esprit d’entreprise de courte durée. Dupont et ses vifs ailiers ne tarderont pas à remettre les choses dans l’ordre. Pour une nouvelle défaite des Gallois, bien loin des glorieuses années et ses quatre Grand Chelem entre 2005 et 2019.
Ntamack voit rouge
N le maudit. Gravement blessé avant la Coupe du monde 2023, obligé de déclarer forfait pour la tournée de novembre à cause d’une entorse malvenue, Romain Ntamack retrouvait le XV de France 538 jours après sa 37e et dernière sélection. Un retour tout en maîtrise, avec une jolie échappée à signaler à l’heure de jeu. Propre et sérieux, sans fioriture. Une reprise en douceur jusqu’à la 71e minute. Le Toulousain s’engage un peu trop et son épaule heurte la tête de son vis-à-vis, Ben Thomas. Carton jaune en attendant la décision du bunker (l’arbitre-vidéo). Qui, sans surprise, officialise la sanction deux minutes plus tard. Carton rouge pour Ntamack qui sera, au minimum, privé du déplacement à Twickenham.