Natation : le nouveau défi complètement fou de Léon Marchand
Où s'arrêtera Léon Marchand ? Après son incroyable été 2024 ponctué de quatre titres olympiques – dont deux dans la même soirée –, le nageur français semble prêt à se lancer des défis encore plus fous pour l'olympiade à venir. Quatre mois après sa dernière course, il s'apprête d'ailleurs à renouer avec la compétition cette semaine lors du "Tyr Pro Series" de Fort Lauderdale près de Miami, en Floride.
Pour sa compétition de reprise, il s'agira surtout pour le héros des Jeux de Paris de prendre quelques repères. "Je vais essayer d'être en forme pour pouvoir faire des bons temps et savoir où j'en suis, parce que je n'ai aucune idée d'où j'en suis !", expliquait-il récemment lors d'une interview avec plusieurs médias français, dont l'AFP.
"Un coup de mou au niveau énergie et au niveau mental"
Après ses exploits dans la piscine de La Défense, le nageur avait repris la compétition dès le mois d'octobre en disputant trois étapes de la Coupe du monde en petit bassin en Asie, avant de se faire rattraper par la fatigue. Se disant épuisé, il avait renoncé aux Championnats du monde en petit bassin en décembre à Budapest.
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"J'ai eu un petit coup de mou au niveau énergie et au niveau mental. Je n'avais pas vraiment envie de me lever le matin pour aller à l'entraînement. J'étais un peu plus fatigué que la normale", reconnaît-il.
Le besoin de se ressourcer s'est alors fait sentir et Marchand s'est envolé en début d'année pour un exil de trois mois en Australie, où il a repris l'entraînement sous les ordres de Dean Boxall, illustre coach de natation qui a notamment porté Ariarne Titmus et Mollie O'Callaghan au rang de championnes olympiques à Paris.
La découverte du crawl en Australie
C'est là-bas, avec cet entraîneur atypique et passionné, que Léon Marchand s'est pris d'une nouvelle passion : le crawl. "Dean Boxall a beaucoup de médailles olympiques dans les distances de nage libre, et 80 % de son groupe sont des crawlers", explique-t-il. "On a fait beaucoup de techniques, beaucoup de séries qui préparent au 200 et 400 crawl."
Depuis, Léon Marchand a retrouvé son entraîneur Bob Bowman au Texas, où il continue de développer sa nage libre, son défi de la nouvelle olympiade en vue des JO de Los Angeles en 2028.
"Chaque année, je change plein de choses, j'ai l'impression que si je refais la même chose, je vais m'ennuyer et je ne vais pas nager plus vite", détaille-t-il. "J'ai besoin de ça pour progresser, j'ai besoin de sortir de ma zone de confort et de faire des choses que je n'ai jamais faites auparavant".
"Si j'ai envie de nager plus vite, j'ai besoin de changer ma stratégie, de partir sur de nouvelles courses où je n'ai aucun repère. D'ailleurs, je ne sais pas du tout comment on nage un 400 m crawl !", plaisante-t-il. "Ça va le faire parce que Bob (Bowman) sait faire, mais les premiers 400 m crawl ne vont pas être faciles. Mais ce seront aussi les plus excitants parce que c'est tout nouveau".
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Bien loin des records pour l'instant
Car à Fort Lauderdale, Léon Marchand a en effet décidé de se challenger sur le crawl. En plus de trois de ses courses fétiches (200 m brasse, 200 et 400 m 4 nages) mais également sur les 200 et 400 m nage libre, deux épreuves inhabituelles pour le nageur de 22 ans puisqu'elle se dispute en crawl.
Sur cette distance, son record personnel, qui date de janvier 2020, ne pointe qu'à 4 min 4 sec 65/100, bien loin du record du monde en 3 min 39 sec 96/100 de l'Allemand Lukas Märtens établi mi-avril. Mais pas de quoi décourager le Français. "En fait ça me fait vibrer parce que je ne sais pas si (ce genre de chrono) est possible pour moi !", dit-il.
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En Floride, Léon Marchand retrouvera quelque 700 nageurs, dont de nombreux champions olympiques, à l'image des Américains Caeleb Dressel et Katie Ledecky ou de la Canadienne Summer McIntosh. Avec en ligne de mire, les Championnats du monde de Singapour cet été, qu'il dit avoir "envie" de disputer.
Et dans trois ans, faire encore mieux à Los Angeles que ses quatre médailles d'or parisiennes.
Avec AFP