Ce texte correspond à la retranscription d'une partie de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.
Gilles Bornstein : Les retraites sont au menu de l'Assemblée nationale aujourd'hui. Les carrières longues pourront bénéficier de la suspension de la réforme des retraites. Concrètement, ça signifie quoi ?
Jean-Pierre Farandou : Ça signifie qu'effectivement, quand nous avons finalisé l'article qui va être proposé aux députés cet après-midi dans le cadre de la suspension de la réforme des retraites, on est revenu en fait à ce qu'avait dit le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale. Donc, nous avons intégré les carrières longues. C'est un dispositif de départ anticipé. Nous avons aussi intégré ce qu'on appelle les catégories actives et super actives de la fonction publique. Cela signifie concrètement, que nous pensons aux policiers, nous pensons aux pompiers, nous pensons aux égoutiers, on pense aux pompiers professionnels, on pense aux contrôleurs aériens.
Gilles Bornstein : … Donc des personnes qui pourront partir plus tôt.
Jean-Pierre Farandou : Ce sont des personnes qui pourront partir plus tôt, qui bénéficieront aussi de la suspension de la réforme. Donc, ils gagneront un trimestre. C'est important. C'est à peu près 20 % de personnes supplémentaires. Donc voilà, c'est un ajustement et on revient exactement, ou presque exactement, au cadre qu'avait défini le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale.
Gilles Bornstein : Comment cette nouvelle mesure est-elle financée ?
Jean-Pierre Farandou : Alors d'abord, on va rappeler que l'amendement a été déposé. C'est fait, on l'a déposé ce matin à 8h00. On est en plein dans l'actualité. Le financement, c'est une question importante parce qu'effectivement, devant une dépense, cette dépense est évaluée à 300 millions d'euros pour l'année prochaine.
Gilles Bornstein : Alors, au début, ça devait coûter 100 millions. Pour cette année, finalement, ça devrait coûter 400 millions ? 300, oui, 300.
Jean-Pierre Farandou : Et l'année prochaine, au lieu de coûter 1,4 milliard, on passe à 1,9 milliard. Voilà les chiffres. Vous savez que la semaine dernière, l'Assemblée nationale a voté la partie recette du projet de loi de finances de la Sécurité sociale pour l'an prochain. Il y a 1,4 point de CIG supplémentaire qui rapporte 2,7 milliards. Je pense que ce financement complémentaire sera de nature à être utilisé.
Gilles Bornstein : Concrètement, ce ne sont pas les retraités eux-mêmes qui vont payer cet aménagement, mais tous les Français, grâce à une augmentation de la fiscalité sur le patrimoine.
Jean-Pierre Farandou : C'est ça. La CSG sur le patrimoine, nous allons être sollicités à hauteur d'un point 4 supplémentaire et cela permettra de financer la suspension de cette réforme jusqu'au 1er janvier 2028.
Gilles Bornstein : La suspension en général, carrière longue ou pas carrière longue, le citoyen Farandou, j'ai en face de moi, est-il convaincu ou se dit-il que c'est un mal nécessaire ?
Jean-Pierre Farandou : Je pense que cette suspension de la réforme des retraites, clairement, c'est d'abord un acte de stabilité politique. Nous voyons bien que c'était une condition nécessaire.
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