"Si notre pays flanche parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants..." : les propos chocs du chef d’état-major des armées

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


La déclaration est signée du général Fabien Mandon, chef d'état-major des armées. Mardi 18 novembre, face aux maires de communes, le général souhaitait préparer les élus à accepter l'éventualité de pertes humaines en cas de conflit armé : "Si notre pays flanche, parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu'il faut dire les choses. Si on n'est pas prêt à ça, alors on est en risque."

Sa déclaration choc a marqué un élu de la Lozère. "Ce n'était pas l'endroit ; je pense que c'est faire peur aux gens. Qu'on s'y prépare à l'avance, oui, qu'on essaie de recruter, oui, mais on ne va pas non plus essayer d'alerter nos enfants", estime Xavier Poudevigne, maire (SE) de Prinsuéjols-Malbouzon (Lozère).

Une mise en garde salutaire, au contraire, estime Daniel Jollit, maire (LR) de Romans (Deux-Sèvres) : "C'est une vraie inquiétude pour l'avenir, mais pour autant je pense qu'il faut qu'on s'y prépare effectivement. Et qu'on fasse comprendre, surtout, aux étrangers qui pourraient nous attaquer qu'on est prêts."

Une vive polémique

Ce n'est pas la première fois que le général Mandon monte au créneau. Face aux députés déjà, il estimait que la France devait se tenir prête à un conflit avec la Russie d'ici trois ou quatre ans. Des prises de position dénoncées dans la matinée du jeudi 20 novembre par une partie de la gauche. "Je ne crois pas que ce soit le rôle du chef militaire des armées de venir devant les élus et de leur tenir un tel discours, un discours que je qualifie de politique", dénonce Alexis Corbières, député (Écologiste et Social) de Seine-Saint-Denis.

Pour le bloc central, au contraire, l'alerte du général est légitime. "Le rôle du militaire, c'est quand même d'éclairer sur les risques et de se préparer au pire. Donc, il n'a pas outrepassé son rôle", estime Marc Fesneau, le président du groupe Les Démocrates à l'Assemblée nationale. Dans la matinée, le Rassemblement national a lui aussi dénoncé une faute du chef d'état-major.