«Il est temps de mettre fin à la catastrophe écologique» : inquiétude au Kazakhstan sur le futur de la mer Caspienne

L'omnipotent parti au pouvoir au Kazakhstan a proposé ce mercredi de renforcer la législation pour protéger la mer Caspienne, menacée par la pollution et l'ensablement, pour éviter une nouvelle catastrophe écologique en Asie centrale après la quasi-disparition de la mer d'Aral. «La Caspienne peut disparaître, il est temps de mettre fin à la catastrophe écologique», a écrit sur son compte Telegram le parti présidentiel Amanat, au pouvoir sans opposition depuis un quart de siècle, relayant un discours au Parlement du député Sergueï Ponomarev.

La Caspienne est une mer fermée, aussi considérée comme le plus grand lac au monde avec ses 371.000 kilomètres carrés, une superficie supérieure à celle de l'Allemagne. Elle borde cinq pays (Azerbaïdjan, Iran, Kazakhstan, Russie, Turkménistan). «Si nous ne prenons pas les mesures nécessaires, la grande mer Caspienne se transformera en une flaque sans poissons, sans animaux, sans plantes et sans hommes», a alerté le député Ponomarev.

«En 18 ans, le niveau de la Caspienne a baissé d’1,85 mètre»

«Les émissions constantes de produits chimiques toxiques et les déversements de pétrole entraînent une pollution de l'environnement aquatique», a-t-il ajouté, proposant de renforcer les exigences environnementales pour les compagnies pétrolières et de suspendre les contrevenants. Selon Sergueï Ponomarev, la détérioration de la situation environnementale entraîne une «diminution de l'espérance de vie et une augmentation des cas de cancer» en raison des sables toxiques emportés par le vent, à l'instar de la situation dans la région de la mer d'Aral, à cheval entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan.

D'après son rapport, «en 18 ans, le niveau de la Caspienne a baissé d'1,85 mètre et 31.000 kilomètres carrés ont disparu», soit autant que la superficie de la Belgique. Ces dernières années, les États riverains ont pris conscience de la menace d'ensablement et de destruction du fragile écosystème de la Caspienne, mais les initiatives restent embryonnaires et le phénomène peu étudié. L'été dernier, le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a alerté que la Caspienne se trouvait «au bord de la disparition».

Et en décembre, le dirigeant russe Vladimir Poutine a appelé à «faire tout ce qui était possible» pour la sauver pour «ne permettre en aucun cas que ce qui est arrivé à la mer d'Aral ne se reproduise». La baisse de la Caspienne entraîne aussi des conséquences économiques, menaçant le fonctionnement des infrastructures pétrolières, gazières ou portuaires, et met en péril d'ambitieux projets de transports reliant l'Europe et l'Asie.