Mort du streamer Jean Pormanove : l’Arcom répond aux critiques

Alors que le streamer français Raphaël Graven, alias « Jean Pormanove », est décédé en direct de la plateforme de streaming australienne Kick le 18 août, l’Arcom est sous le feu des critiques pour son inaction. En cause ? Ne pas avoir agi alors qu’elle avait déjà été alertée sur les sévices que subissait ce dernier de la part de ses camarades de stream qui n’hésitaient pas à l’humilier et à le violenter devant des milliers de spectateurs connectés en direct. Suite au retentissement de cette affaire, la ministre chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz, a indiqué le 19 août avoir saisi l’Arcom, qui est également le régulateur des plateformes numériques depuis début 2022.

Alors qu’une enquête a été ouverte par la police judiciaire de Nice après le décès du streamer de 46 ans, l’Arcom précise s’être « rapprochée de l’Office anti-cybercriminalité (Ofac) afin de vérifier si celui-ci a, par le passé, demandé le retrait de contenus sur Kick.com ». 

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L’autorité de régulation indique également avoir pris contact avec « son homologue allemand (BNetzA) qui, en janvier 2025, a adressé à Kick.com une requête lui demandant de désigner un représentant légal et un point de contact pour les autorités, comme l’exige le Règlement sur les services numériques (RSN, ou DSA en anglais) ». 

En attente d’une représentation légale de Kick

La désignation ou non d’un représentant de la plateforme au sein de l’Union européenne orientera ensuite les actions de l’autorité de régulation. « Si Kick.com confirme auprès de l’Arcom ne pas disposer d’une représentation légale dans l’Union européenne, l’ensemble des coordinateurs pour les services numériques – dont la France – seront compétents pour mettre en œuvre les obligations auxquelles la plateforme est tenue en vertu du RSN. Le cas échéant, l’Arcom se saisira de ce cadre européen pour intervenir auprès de Kick.com ». 

les internautes rappellent que d’autres signalements ont déjà été faits par le passé, sans succès. Une enquête de Mediapart sortie en décembre 2024 consacrée à la plateforme Kick et aux maltraitances subies par Jean Pormanove avait par exemple soulevé les inquiétudes. La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) indique également sur son site internet avoir saisi l’Arcom en février dernier pour les mêmes faits, sans qu’aucune sanction ne soit prise depuis, cristallisant la colère des internautes.