«Ils sauront bientôt que nos balles sont pour nos propres généraux» : Nathalie Arthaud répond au général Mandon en citant l’Internationale

À gauche notamment, les propos du général d’armée aérienne Fabien Mandon ne passent pas. Mardi, lors du congrès des maires de France, le chef d’état-major des armées a déclaré que la France devait être prête à «perdre ses enfants» pour faire face à la menace de guerre. Jean-Luc Mélenchon a exprimé son «désaccord total», mais c’est la porte-parole de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud qui est allée le plus loin dans le rejet, frôlant la menace.

La militante trotskiste, trois fois candidate à l’élection présidentielle, a répliqué mercredi sur X aux propos du CEMA par un extrait particulièrement violent de l’Internationale : «S’ils s’obstinent, ces cannibales à faire de nous des héros, ils sauront bientôt que nos balles sont pour nos propres généraux», a-t-elle déclaré en citant les paroles du chant révolutionnaire écrit pendant la commune de Paris en 1871 par Eugène Pottier. Sans surprise, elle n’a pas cité ces autres mots : «Paix entre nous, guerre aux tyrans !».

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«Force d’âme»

Si les propos du général Mandon ont frappé les consciences, ils rappellent en même temps un invariant classique de la guerre qui est d’abord un affrontement des volontés, avant d’être un choc entre des capacités militaires. «On a tout le savoir, toute la force économique et démographique pour dissuader le régime de Moscou (...). Ce qu’il nous manque, et c’est là où vous avez avec un rôle majeur, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est (...) «Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu’il faut dire les choses, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production défense, alors on est en risque», a expliqué le cinq-étoiles devant les maires de France à qui il a demandé d’«en parler dans (leurs) communes».

Du côté de Jean-Luc Mélenchon, ces paroles dérangent. «Je veux exprimer un désaccord total avec le discours du chef d’État-major des armées. Ce n’est pas à lui d’aller inviter les maires ni qui que ce soit à des préparations guerrières décidées par personne» ni de «prévoir des sacrifices qui seraient la conséquence de nos échecs diplomatiques sur lesquels son avis public n’a pas été demandé», a expliqué l’ancien et putatif candidat à l’élection présidentielle. «Un chef d’état-major des Armées ne devrait pas dire ça», a réagi le groupe parlementaire de LFI dans un communiqué.