A Rio de Janeiro, une opération policière dans les favelas fait 64 morts, faisant de ce raid le plus meurtrier de l'histoire de la ville

Tirs, barricades, incendies... Des favelas de Rio de Janeiro ont connu, mardi 28 octobre, des scènes de guerre, avec la mort d'au moins 64 personnes dans l'opération policière la plus meurtrière de l'histoire de la ville, lancée contre l'un des gangs de narcotrafiquants du Brésil. Les raids musclés des forces de l'ordre sont, malgré leur efficacité contestée, fréquents à Rio. Ils visent notamment les favelas, quartiers pauvres et densément peuplés vivant souvent sous le joug de trafiquants de drogue.

Mais l'opération de mardi, par son ampleur et sa violence, a créé un choc. Jusqu'au Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, qui s'est dit "horrifié" et a demandé des "enquêtes rapides". Le gouverneur de droite de l'Etat de Rio, Claudio Castro, a annoncé que "60 criminels" avaient été "neutralisés". Quatre policiers ont été également tués, a précisé à l'AFP une source au sein de ses services.

Réunion d'urgence

L'opération, mobilisant 2 500 agents, s'est concentrée sur deux ensembles de favelas du nord de Rio, Complexo da Penha et Complexo do Alemao, situées à proximité de l'aéroport international. Plusieurs ministres du gouvernement fédéral se sont réunis à Brasilia pour évaluer la situation, décidant qu'une délégation se rendrait à Rio pour une "réunion d'urgence" mercredi. Jusqu'à présent, l'opération policière la plus meurtrière dans cette ville de plus de 6 millions d'habitants, avait eu lieu durant la pandémie de Covid-19, en 2021, quand 28 personnes étaient mortes en une seule journée dans la favela de Jacarezinho.

Le gouverneur a aussi annoncé l'arrestation mardi de "81 criminels", ainsi que la saisie de 100 fusils d'assaut et d'"une énorme quantité de drogue". "Plus de 200 000 résidents demeurent affectés par la fermeture des écoles et les unités de santé aux services suspendus", a déclaré l'Assemblée législative de l'Etat de Rio.