Meurtre de Philippine : qu’est-ce que The Sorority, l’application qui a permis de diffuser un avis de recherche

Le samedi 21 septembre, un jour après la disparation de Philippine, étudiante à Paris Dauphine, un avis de recherche a été publié sur l’application The Sorority. Cette plateforme intègre un système envoyant une alerte lorsqu’une utilisatrice se sent en danger aux cinquante autres membres les plus proches de celle-ci. Les personnes notifiées ont la possibilité de contacter celle-ci en retour et de prévenir la police. 

La fondatrice et directrice générale de l’application, Priscillia Routier-Trillard, explique au journal Libération  avoir été contactée par «une proche de la famille» de Philippine afin d’émettre un avis de recherche aux 110.000 utilisateurs dans le monde, dont 17.000 à Paris avant la battue organisée par ses proches samedi à 15h30 pour la retrouver. Grâce à la publication de l’avis de recherche et son partage sur les réseaux sociaux, la fondatrice estime que «300.000 personnes» ont vu le communiqué.  

La plateforme est pour le moment uniquement réservée aux femmes et aux personnes issues des «minorités de genre». Cependant, la directrice générale de l’application étudie l’option d’ouvrir une autre application parallèle réservée aux hommes victimes de violences et de tout type de discriminations. La plateforme est disponible dans 13 langues, partout dans le monde. Charlotte Huntz, la commissaire de police et référente nationale pour les violences intrafamiliales, explique au journal Le Parisien  l’importance de l’application afin de «créer un écosystème de lutte contre les violences faites aux femmes en intégrant tous les acteurs de la société civile. C'est un travail main dans la main». Selon une étude faite par l’association, 93, 9% des utilisatrices s’estiment plus en sécurité dans la rue et les transports en commun grâce à ce système. 

The Sorority est «reconnue dans les commissariats»

The Sorority a établi un partenariat en mars 2024 avec le ministère de l’Intérieur. Charlotte Huntz, référente nationale de la police pour la lutte contre les violences intrafamiliales, explique dans Le Parisien  que les agents de police dans les commissariats ont été sensibilisés «à la nécessité d'une intervention immédiate» lors d’un signalement. Grâce à ce partenariat, «de nombreuses victimes, notamment de violences conjugales et intrafamiliales, ont été prises en charge à leur domicile par les forces de l'ordre grâce à des alertes lancées sur The Sorority», ajoute-t-elle. Le dispositif restera pour très utile à l’avenir pour toutes les femmes victimes de violences afin d’éviter d’autres agressions et d’accélérer la prise en charge.