À l’issue du sommet de Paris, organisé ce jeudi 27 mars, visant à s’entretenir d’un éventuel déploiement militaire européen en Ukraine, Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse. Le président français a affirmé qu’entre les 31 pays alliés de l’Ukraine présents, «l’unanimité a prévalu».
Pas de levée des sanctions avant que la paix soit rétablie
Alors que Vladimir Poutine réclame comme condition d’une future paix en Ukraine la levée des sanctions contre la Russie, Emmanuel Macron lui oppose une fin de non-recevoir. «Le temps n’est pas à la levée des sanctions», a affirmé le président français. «Nous avons donc l’intention de maintenir la pression économique, en particulier sur les flottes fantômes et sur certaines capacités industrielles».
Des conditions de suivi du cessez-le-feu bientôt définies par les ministres des Affaires étrangères
Un cessez-le-feu dans les airs, en mer et sur les infrastructures civiles est en discussion entre les Ukrainiens et les Américains, mais ses conditions d’application restent encore méconnues. Emmanuel Macron a émis plusieurs hypothèses sous la forme interrogative : «Faut-il donner une responsabilité à l’OSCE ? Faut-il qu’il y ait un mandat donné aux Nations unies pour que des forces de maintien de la paix surveillent la ligne de front ? Faut-il un système de surveillance ad hoc ?» Pour trancher sur ces questions, les ministres des affaires étrangères des différents pays alliés de Kiev ont été mandatés pour faire, d’ici trois semaines, une proposition concrète de suivi d’un cessez-le-feu.
Une équipe franco-britannique envoyée en Ukraine dans les prochains jours
Les chefs d’état-major des armées françaises et britanniques vont recevoir un mandat «pour qu’une équipe franco-britannique soit déléguée dans les prochains jours en Ukraine». L’objectif : un travail étroit avec les Ukrainiens pour concevoir «l’armée ukrainienne de demain», suffisamment forte pour faire face aux menaces futures. Alors que les conditions de signature de la paix restent troubles, tout autant que la nature des engagements américains «le jour d’après», Emmanuel Macron estime qu’un renforcement militaire de Kiev est crucial. Le président français a énuméré les points qui devraient être établis : «Quelle armée de terre ? Quelles capacités maritimes ? Quels soldats ? Quels équipements ?»
Une «force de réassurance» de l’Ukraine sera pilotée par la France et le Royaume-Uni
Emmanuel Macron n’a pas abandonné son idée, ayant suscité une levée de boucliers ces dernières semaines : l’envoi de troupes occidentales en Ukraine. Ces «forces de réassurance» n’ont pas vocation à être «des forces de maintien de la paix», ni «des forces présentes sur la ligne de contact» ou «des forces qui se substituent à l’armée ukrainienne», a-t-il précisé. Ce serait des forces «présentes dans des endroits stratégiques pré-identifiés avec les Ukrainiens» qui auraient «un caractère de dissuasion à l’égard d’une potentielle agression russe». «Ces forces ne sauraient en aucun cas se substituer ou réduire notre effort sur le flanc est de l’OTAN», a-t-il ajouté. L’envoi de troupes ne fait toutefois pas l’unanimité entre les pays européens, a-t-il souligné.
Un renforcement de la sécurité collective des Européens
Les armées européennes seront amenées à travailler plus étroitement, selon le chef de l’État : une coordination des industries de défense, un travail conjoint pour définir les exigences européennes à l’égard de la Russie. Keir Starmer et Emmanuel Macron se sont portés volontaires pour piloter cette «coalition d’action» visant à une paix solide et durable. Leurs conseillers diplomatiques prendront des décisions dès la semaine prochaine.