L'Iran a commémoré les cinq ans de la mort du général Soleimani, tué par les États-Unis
Il y a cinq ans, une frappe de drone s’abattait à proximité de l’aéroport international de Bagdad, en Irak. L’objectif : détruire les véhicules circulant près du terminal de fret aérien. Ce cortège était composé de membres des Hachd al-Chaabi, coalition de milices chiites sous influence iranienne.
Parmi les cinq morts confirmés dans cette attaque, le puissant général iranien Qassem Soleimani, figure majeure du régime de Téhéran. Formé au sein des Gardiens de la révolution et devenu chef de leur unité d’élite, la Force Al-Qods, il était considéré comme l’un des architectes de la stratégie de l’Iran au Moyen-Orient.
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"À bas l’Amérique", "à bas Israël"
Cinq ans plus tard, rassemblés dans le centre de la capitale Téhéran, des manifestants à la mosquée Imam Khomeini Grand Mosalla ont scandé, jeudi 2 janvier, des slogans tels que "À bas l’Amérique" et "À bas Israël". Ils exhibaient des photos du général et brandissaient des drapeaux de l'Iran et du mouvement islamiste libanais Hezbollah, soutenu par l'Iran.
Des cérémonies à la mémoire du général Soleimani et de son lieutenant irakien, Abou Mahdi al-Mouhandis, ont également été organisées dans d'autres villes d'Iran, notamment à Kerman, la ville natale de Qassem Soleimani, dans le sud-est du pays, selon la télévision publique.

Chargé des opérations extérieures de la République islamique, Qassem Soleimani avait exercé une influence clé dans les négociations politiques pour la formation d'un gouvernement en Irak depuis 2018. Il était devenu une célébrité en Iran et comptait de très nombreux abonnés sur son compte Instagram.
À sa mort, le guide suprême iranien avait déclaré trois jours de deuil national. Sur son compte Twitter (devenu X) en farsi, l’ayatollah Ali Khamenei avait appelé à venger la mort du général.
En janvier 2020, une bousculade lors de ses funérailles à Kerman avait fait plus de 50 morts.
L’opération visant Qassem Soleimani avait été ordonnée par Donald Trump lors de son premier mandat (2016-2020), au cours duquel les tensions autour du programme nucléaire iranien se sont intensifiées, entraînant des sanctions sévères contre Téhéran.
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Les relations entre Washington et Téhéran sont très tendues depuis la Révolution islamique de 1979, mais elles s'étaient aggravées avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. En mai 2018, il avait retiré unilatéralement les États-Unis de l’accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien, conclu en 2015 avec les grandes puissances.
Le raid américain était survenu trois jours après une attaque inédite de l’ambassade américaine à Bagdad par des manifestants pro-iraniens. Washington avait indiqué à l'époque que Qassem Soleimani prévoyait une action imminente contre le personnel américain en Irak.
Avec AFP