Mireille Huchon: «Ronsard a voulu faire du français l'égal des langues grecque et latine»

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«Ronsard a été éclipsé au XVIIe siècle, le temps de Malherbe où prime le souci de la clarté, du mot juste, avant d'être réhabilité en 1828 par Sainte-Beuve», raconte Mireille Huchon. Jean-Paul Paireault / Bridgeman Images

ENTRETIEN - Dans sa volonté première d'innovation, le chef de file de La Pléiade a été accusé d'audace dans la création de mots, d'obscurité, ou encore d’archaïsme. Pour ses 500 ans, Mireille Huchon* explique comment Ronsard a été remis au goût du jour et ce qu’il nous reste de sa langue.

«La Poésie n'était au premier âge qu'une Théologie allégorique, pour faire entrer au cerveau des hommes grossiers par fables plaisantes et colorées les secrets qu'ils ne pouvaient comprendre», lit-on dans l’Abrégé de l'art poëtique françois (1565) de Ronsard (1524-1585). Avec le chef de file de la Pléiade s'affirme l'idée qu’elle est un gage d'immortalité. Aussi lui doit-on une révolution poétique française qui, acclimatant à la langue tous les genres et formes de l’Antiquité, fait date. Que nous reste-t-il de la langue du prince des Poètes ?

*Mireille Huchon est professeur de l'université Paris-Sorbonne, membre de l'Institut universitaire de France, éditrice de La Pléiade dans la Bibliothèque de la Pléiade .


LE FIGARO. - En quoi Ronsard a-t-il rompu avec les codes poétiques de son époque ?

Mireille HUCHON. - Ronsard est célèbre pour avoir introduit en français des formes poétiques à l'imitation de l'Antiquité, telles les odes de Pindare. Dès ses premières publications…

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