Envoyé spécial à Jérusalem
Quand l’armée israélienne lance son opération terrestre dans la bande de Gaza le 27 octobre, après une intense campagne de bombardements, Moshe compte parmi les premiers soldats à pénétrer dans l’enclave. «Il faisait un temps superbe, nous entendions chanter les oiseaux», se souvient-il. Puis soudain, le chaos. Dès les premières habitations, les balles fusent. Les combats au sol débutent brutalement. Un mois plus tard, alors qu’un cessez-le-feu est entré en vigueur, sa hiérarchie lui a octroyé 48 heures de répit. Attablé dans un bar de Jérusalem-Ouest, tard dans la soirée, le jeune homme savoure un cocktail rouge écarlate. Son dernier plaisir avant de retourner au front. Le lendemain à l’aube, il reprendra la route pour Gaza. La nuit sera courte. Peu importe: depuis que Moshe est rentré, le silence l’empêche de dormir.
Même en permission, son fusil d’assaut M-16 ne le quitte pas. «En temps normal, j’ai toujours un pistolet sur moi. Avec la guerre, je préfère garder…