Génération «Désenchantée»: Mylène Farmer ou les prémices de la grande dépolitisation

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Mylène Farmer, à Cannes, en 2021. Shootpix / Shootpix/ABACA

ANALYSE - Dans Sociologie de Mylène Farmer, deux chercheurs étudient la chanteuse adulée par une génération née après les Trente Glorieuses, qui a su s’adresser à une société en proie au doute et à la perte de sens.

À l’aube des années 1990, les dernières pierres du mur de Berlin tiennent encore péniblement debout mais le communisme et ses illusions se sont bel et bien envolés. La génération du baby-boom, arrivée à l’âge de décision, découvre un monde éclaté et plus complexe. Les deux chocs pétroliers et les délocalisations d’usines ont eu raison des rêves de plein-emploi (en 1994, la France compte 3,5 millions de chômeurs, soit 1 million de plus qu’en 1990, et entre 1975 et 1997 notre pays a vu son taux de chômage passer de 3 % à près de 11 %). Puis, les soixante-huitards biberonnés au slogan « Jouir sans entraves » et leurs enfants sont marqués depuis la fin de la décennie 1980 par l’apparition du VIH. Nés pendant le pic des Trente Glorieuses, les « boomers » tombent de haut, eux qui n’ont connu qu’une seule guerre, Intervilles, pour reprendre la formule de l’humoriste Gaspard Proust.

C’est à ce moment-là que Mylène Farmer sort sa chanson emblématique Désenchantée, dont le clip est inspiré…

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