Un courtier en leasing révèle les pièges à éviter quand on souscrit à des contrats LOA et LLD
En 2023, 6 véhicules sur 10 ont été immatriculés en leasing en France, que ce soit en Location avec Option d’Achat (LOA) ou en Location Longue Durée (LLD). Un chiffre en croissance qui témoigne que ce mode d’usage des véhicules séduit de plus en plus la population.
Sauf que souscrire à ce type de contrat demande de connaître un certain nombre de paramètres, «comme lorsque l’on cherche un appartement ». Le Figaro a donc recueilli les conseils d’un expert en leasing automobile, Nicolas Fragne, fondateur de Yooliz et de l’Agence du leasing.
1. Bien évaluer son usage pour choisir le bon véhicule et le bon contrat
L’erreur la plus fréquente est de ne pas suffisamment analyser ses besoins réels avant de s’engager dans un de ces contrats. Pour éviter ce piège, Nicolas Fragne insiste sur l’importance «d’être accompagné pour le bon choix du véhicule par rapport à l’usage».
Première chose à faire, estimez précisément votre kilométrage annuel. Un écart important entre le kilométrage prévu au contrat et votre utilisation réelle peut entraîner des surcoûts significatifs à la fin du contrat. Comme le souligne Nicolas Fragne : «si vous êtes-vous sûr de faire peu de kilomètres (jusqu’à 15 000 kilomètres), il faut choisir la LLD», conseille-t-il.
Le bon type de contrat selon votre besoin «dépend beaucoup de votre situation», ajoute-t-il. «Si vous êtes dans l’incertitude, que vous ne savez pas ce que vous ferez dans un ou deux ans, rien ne sert de prendre une option d’achat. Au contraire, si vous voyez à long terme, racheter la voiture peut être intéressant et donc la LOA est pertinente», explique l’expert.
Dernier point trivial, il faut choisir le modèle et l’énergie de votre véhicule. «Électrique, hybride ou thermique ? Il faut se poser la question systématiquement», conseille Nicolas Fragne, avant de mettre les usagers de la route en garde : «Si vous n’avez pas de solution de stationnement, pas de prise électrique en bas de votre immeuble, et que vous faites énormément de kilomètres, l’électrique est à bannir». Et même si ce mode d'énergie est le plus intéressant fiscalement. En résumé : il faut définir son usage avant de s’atteler aux autres paramètres.
2. Anticiper les conditions de restitution pour éviter les mauvaises surprises
La fin de contrat est souvent le moment où surviennent les déconvenues. Nicolas Fragne met donc en garde contre ce qu’il appelle «la surprise en fin de contrat». Il faut bien se souvenir que vous vous engagez pour une durée et un kilométrage ou encore un état de restitution… «Donc si vous faites plus de kilomètres, vous payez plus, et si vous rendez les véhicules en mauvais état, vous devez payer les réparations».
À ce propos, Nicolas Fragne compare la restitution d’un véhicule en fin de contrat à celle d’un logement : «Lorsque vous ne prenez pas soin du tout d’un appartement, on ne vous rend pas la caution». Il met donc en garde contre les conséquences d’une restitution négligée : «Rendre le véhicule sale et avec de nombreux impacts sur la carrosserie peut annuler l’avantage financier initial du leasing», ajoute l’expert.
Mais il est possible de bien anticiper ce problème : les loueurs appliquent des barèmes précis, comme l’explique le courtier : «Un impact est accepté s’il ne dépasse pas la taille d’une pièce de 1 euro, une rayure 10 cm…»
Pour le nombre de kilomètres, «optez pour des contrats modifiables», avance le courtier. «Tous les contrats que l’on propose sont modifiables à la hausse ou à la baisse, surtout en LLD. Ce matin, j’étais avec un client à qui on a baissé les loyers.»
3. Calculer le coût total de possession (TCO) plutôt que de se focaliser sur le loyer mensuel
Attention, le montant du loyer d’un contrat de leasing ne représente qu’une partie du coût réel. Nicolas Fragne souligne qu’il «parle systématiquement en TCO», c’est-à-dire en coût total de possession, incluant donc le loyer, la fiscalité, les coûts d’usage (essence) et d’entretien (prix de l’assurance).
Un véhicule avec un loyer légèrement plus élevé peut s’avérer plus économique au final. Le courtier donne un exemple frappant : «Un Land Rover Evoque hybride rechargeable coûte 1000 euros par mois en location… mais 1865 euros par mois en TCO». Presque deux fois le prix donc !
Mais cela ne veut pas dire qu’il faut négliger les options supplémentaires. «La maintenance est une option qui coûte environ 350 euros par mois, mais elle couvre l’entretien chez le concessionnaire même en dehors des périodes de garantie», vante par exemple Nicolas Fragne. Il recommande également l’assurance perte financière : «C’est un petit bout d’assurance qui ne coûte pas très cher mais qui est précieux si la voiture brûle au bout d’un an et demi».
Dernier conseil, Nicolas Fragne revient au fameux coût du carburant. «J’ai une cliente avec un SUV T-CROSS. Son loyer n’est pas cher, mais elle dépense 50 euros d’essence par semaine, soit 200 euros par mois. Avec seulement 60 euros de loyer supplémentaire pour un véhicule électrique, ça vaut vraiment le coup de faire la transition», résume-t-il.