Ninfa Herrera Domínguez, leader autochtone colombienne en lutte pour reconquérir les montagnes du Caquetá

Observez attentivement les motifs qu’elle arbore sur son visage. À la manière d’un tableau, ils recèlent de puissants messages. Cette spirale sur son front envoûte plus d’un regard : elle symbolise le cercle de la vie, ces femmes qui tissent des liens avec l’environnement pour subvenir aux besoins des générations futures.

Ninfa Herrera Domínguez est habituée à ce qu’on la dévisage. Nous la retrouvons dans les locaux de l’ONG Survival dans le 13e arrondissement de Paris, confortablement assise sur un sofa, dans la pénombre d’un salon aux murs orangés. Elle vient tout juste de débarquer d’un long voyage depuis les montagnes du Caquetá, au sud de la Colombie.

C’est sur ces hauteurs que vit son peuple, les Murui-Muinane : « Je viens d’une des zones les plus violentes de Colombie. Ma mission consiste à recouvrer nos territoires. Actuellement, je ne peux quasiment plus accéder au village dont je suis la gouverneure. J’y vais rarement, seulement accompagnée et pas longtemps. » Ninfa reçoit des appels anonymes incessants et des menaces de mort. Cette terre qu’elle chérit tant est, de longue date, convoitée par des prédateurs.

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