Gaza : au moins 19 morts cette nuit dans des frappes israéliennes
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a pressé le groupe islamiste palestinien Hamas d'accepter le plan israélien en vue d'un cessez-le-feu à Gaza, où Israël a poursuivi ses frappes dans la nuit de dimanche à lundi. Le Figaro fait le point sur la situation.
Bombardements à Gaza et en Syrie
Des bombardements israéliens meurtriers ont continué de cibler Gaza, après bientôt huit mois de guerre. Au total, au moins 19 personnes ont péri dans des frappes et des tirs au cours de la nuit, dont six au camp de réfugiés de Bureij (centre) et dix dans le secteur de Armadhiya, près de Khan Younès, selon des sources médicales.
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Israël a par ailleurs frappé dans la nuit de dimanche à lundi une usine des environs d'Alep, dans le nord de la Syrie, y tuant «au moins douze combattants pro-iraniens de nationalités syrienne et étrangères». Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, Israël a frappé à des centaines de reprises ce pays, visant l'armée du régime de Bachar al-Assad et les groupes pro-iraniens qui y sont implantés et le soutiennent.
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Le 13 avril, Téhéran avait mené une attaque sans précédent contre Israël en réponse à une frappe sur le consulat iranien à Damas qui avait tué notamment de hauts gradés iraniens.
Washington met la pression sur le Hamas
«Le secrétaire d'État a salué la volonté d'Israël de conclure un accord et a affirmé qu'il incombe au Hamas de l'accepter», a déclaré son porte-parole, Matthew Miller, après un appel téléphonique d’Antony Blinken au ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. Les deux responsables ont parlé de «la proposition de parvenir à un cessez-le-feu plein et entier» dans la bande de Gaza en échange de la libération des otages du Hamas, selon Matthew Miller.
Le Qatar, les États-Unis et l'Égypte, médiateurs dans le conflit, avaient déjà appelé conjointement samedi «le Hamas et Israël à finaliser l'accord de cessez-le-feu sur la base des principes énoncés par le président Joe Biden». Cette feuille de route proposée par Israël prévoit dans une première phase, selon Joe Biden, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages, notamment des femmes et des malades, et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
L’offensive à Rafah se poursuit
À Gaza, malgré les protestations de la communauté internationale, l'armée israélienne poursuit son offensive à Rafah, une ville frontalière avec l'Égypte dans le sud du territoire palestinien, destinée selon elle à détruire les derniers bataillons du mouvement islamiste.
Après la présentation vendredi par le président américain Joe Biden d'un plan israélien en vue d'un cessez-le-feu, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a réaffirmé sa détermination à poursuivre la guerre jusqu'à l'élimination du Hamas. Dimanche, des témoins ont déclaré à l'AFP avoir vu des véhicules militaires israéliens dans l'ouest et le centre de Rafah. Ils ont signalé des explosions, des combats, des tirs continus avec des drones et des hélicoptères Apache.
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Le Croissant-Rouge palestinien a dit recevoir des appels à l'aide de civils mais ajouté que les bombardements rendaient «très difficile» l'accès à Rafah. Environ un million de Palestiniens, selon l'ONU, ont déjà fui la ville face à la progression des troupes israéliennes.
«Les enfants meurent de faim»
Dans Gaza, frappé par une catastrophe humanitaire majeure, le point de passage de Rafah avec l'Égypte, crucial pour l'acheminement de l'aide internationale, est fermé depuis que l'armée israélienne en a pris le contrôle le 7 mai du côté palestinien. Lors d'une réunion dimanche au Caire avec des représentants américains et israéliens, l'Égypte a réitéré son refus de voir le côté palestinien du poste-frontière contrôlé par Israël, selon un haut responsable cité par un média égyptien.
Selon les organisations humanitaires, l'aide qui entre dans la bande de Gaza est insuffisante et n'atteint pas les personnes qui en ont le plus besoin. Dans un hôpital de Deir al-Balah, une femme de 33 ans, Amira al-Taweel, raconte qu'elle n'a pas trouvé de lait pour son bébé qui souffre de malnutrition. «Youssef a besoin de lait, en plus de son traitement médical, mais il n'y en a pas à Gaza», a confié cette femme à l'AFP, en tenant dans ses bras le petit garçon placé sous perfusion. «Les enfants meurent de faim», a averti samedi la porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Margaret Harris.