C’est à peine s’ils osaient en rêver. À force de rester sur le banc de touche des précédents gouvernements, les sénateurs ne pouvaient que se contenter d’observer les postes défiler sous leurs yeux. Mais le vent a fini par tourner : huit ministres et une secrétaire d’État sont issus de la Chambre haute, soit presque un quart de l’équipe de Michel Barnier - du jamais-vu sous la Ve République. « C’est un geste très significatif, avec une reconnaissance des territoires et des élus locaux jusque-là oubliés », applaudit Agnès Evren, sénatrice LR de Paris.
Signe aussi de l’attention particulière portée par le nouveau premier ministre au Palais du Luxembourg, où il pourra s’appuyer sur une confortable majorité de la droite et du centre. « Il a été sénateur, il connaît bien l’Hémicycle. Le Sénat reprend force et vigueur », glisse Hervé Marseille, patron du groupe centriste. Pour preuve, Michel Barnier a pioché l’un de ses poids lourds, Bruno Retailleau