«Les Juifs d’Allemagne n’ont jamais été autant en danger depuis l’Holocauste», avertit le commissaire à l’antisémitisme

Comme en France, les répercussions de la guerre entre Israël et le Hamas se font ressentir en Allemagne. Le commissaire à l’antisémitisme Felix Klein s’en est inquiété vendredi 22 décembre, dans les colonnes de Westdeutsche Allgemeine Zeitung (WAZ), un quotidien régional allemand basé à Essen. «Les Juifs d’Allemagne n’ont jamais été autant en danger depuis l’Holocauste», a-t-il alerté, alors que l’Allemagne subit une vague d’antisémitisme particulièrement intense depuis le 7 octobre. L’attaque du Hamas a été «un tournant pour la sécurité des Juifs en Allemagne», a-t-il insisté.

Selon une récente enquête du Conseil central des Juifs, la plus grande organisation juive d’Allemagne, une communauté sur trois a fait état d’actes d’hostilités, parmi lesquels des insultes, des menaces ou des graffitis injurieux. Plus de 200.000 Juifs vivent actuellement en Allemagne, au sein d’une centaine de communautés réparties dans tout le pays.

Un nombre d’actes antisémites «plus élevé que jamais»

Pour Felix Klein, le Hamas est une «organisation terroriste active, qui veut tuer autant de Juifs que possible». «Nous devons craindre que le bras du Hamas s’étende jusqu’en Allemagne», a-t-il ajouté, estimant qu’il était déjà clair que le nombre d’actes antisémites en Allemagne sera cette année «plus élevé que jamais». Le commissaire déplore notamment que la communauté juive d’Allemagne soit «tenue collectivement responsable de ce qui s’est passé en Israël et dans la bande de Gaza».

1800 actes antisémites avaient été recensés à la fin du mois d’octobre par le renseignement intérieur allemand. Des cocktails Molotov ont notamment été jetés en direction d’une synagogue à Berlin le 18 octobre. De nombreuses maisons ont également été marquées de l’étoile de David.

Dans une interview donnée fin octobre au groupe de médias RND, le président du Conseil central des juifs d’Allemagne, Josef Shuster, avait jugé que «la menace provient actuellement davantage du côté arabe que de la scène d'extrême droite en Allemagne». Auprès de WAZ, Felix Klein a indiqué qu’il pouvait «comprendre si les Juifs quitt(aient) l’Allemagne», face à cette menace.