Loire-Atlantique : à la recherche de 180.000€ pour boucler son budget 2025, la Banque alimentaire lance un appel aux dons

Loire-Atlantique : à la recherche de 180.000€ pour boucler son budget 2025, la Banque alimentaire lance un appel aux dons

Illustration d’un bénévole de la Banque Alimentaire, en 2015, à L’Hay-les-Roses (Val-de-Marne). Philippe Wojazer / REUTERS

Face à une diminution des subventions, l’antenne départementale voit rouge. Et redoute des suppressions de postes dans les prochains mois.

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«Il faut que les gens prennent conscience que la situation est compliquée pour 2025, et catastrophique pour 2026» : tels sont les mots de Jean-Robert Leconte pour résumer ce que traverse son association. Joint par téléphone, le patron de la Banque Alimentaire de Loire-Atlantique n’est pas serein. Il y a un mois, il a appris la fin prochaine des subventions exceptionnelles versées depuis trois ans par l’État.

Dans un contexte de crise Covid, de guerre en Ukraine puis d’inflation, l’antenne départementale a bénéficié de versements importants au cours des dernières années. «Les services de L’État ont apporté, entre 2022 et 2024, un soutien accru au réseau des associations nationales dont la Banque Alimentaire, au titre de l’aide d’urgence et du programme “Mieux manger pour Tous” qui va se poursuivre avec un financement en 2025 centré sur ce programme», indique au Figaro la préfecture de Loire-Atlantique. L’antenne départementale de la Banque Alimentaire a reçu «271.732 euros en 2022, 914.315 euros en 2023, et 1,09 million d’euros en 2024».

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Dispositions drastiques

En 2025, 42.000 euros seront tout de même versés à la plus grosse antenne des Pays de la Loire. Mais cela n’est pas de nature à rassurer. L’antenne va accuser un trou de 311.000 euros. «La particularité du système est que nous touchons les subventions en fin d’année. Nous les mettons en crédit report. Donc pour boucler le budget 2025, il nous manque 180.000€», a calculé Jean-Robert Leconte. Et ce dans un contexte où la demande augmente. Les bénéficiaires de la banque alimentaire du département étaient 17.500 en 2021, contre 32.800 en 2024. Tandis que le nombre de denrées approvisionnées se raréfie. En 4 ans, il est passé de 2200 tonnes à 2050.

C’est ainsi que le président en appelle au public, et plus particulièrement au privé. «Si chaque entreprise de Loire-Atlantique nous donnait 200 euros, défiscalisables, nous n’aurions plus de souci, chiffre-t-il, alors que certains dons commencent à arriver. Nous sommes actuellement beaucoup trop dépendants des finances publiques, qui représentent 70% de notre budget.»

Il va falloir prendre des dispositions drastiques

Jean-Robert Leconte, président de la Banque Alimentaire de Loire-Atlantique

Un soutien d’autant plus précieux que l’année 2026 s’annonce encore plus rude. «Il va falloir prendre des dispositions drastiques, je ne sais pas comment on va faire». Parmi les pistes envisagées, une diminution des effectifs. «On va certainement devoir réduire le personnel», redoute Jean-Robert Leconte. Aujourd’hui, 12 salariés permanents et 12 salariés en insertion sont embauchés. Auxquels s’ajoutent 135 bénévoles, qui ne demandent qu’à être plus nombreux. L’autre idée serait de fermer un mois en août 2026. «Et éventuellement, nous pourrions être dans l’obligation de fermer le chantier d’insertion», situé à Saint-Aignan-de-Grand-Lieu.

Le président départemental a aussi envoyé des courriers d’alerte aux collectivités. Le parlementaire Philippe Grosvalet, sénateur (PS) de Loire-Atlantique a également alerté la ministre des Solidarités Catherine Vautrin de la situation. «Nous ne sommes pas les seuls impactés», assure Jean-Robert Leconte, inquiet du bilan national. Selon un rapport de l’INSEE sorti au début du mois, la France comptait 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Contre 7 millions deux ans plus tôt.

«Le recours à l’aide alimentaire a fortement progressé depuis la crise sanitaire de 2019 et s’est intensifié en 2022, année marquée par une forte inflation des produits alimentaires (+15 %)», constate également la préfecture de Loire-Atlantique qui a conscience que les associations du réseau vont devoir élargir leurs «sources d’approvisionnement avec notamment un appel plus large aux dons (entreprises, particuliers, mécénat,...)». «Les services de l’État suivent attentivement la situation tant du point de vue du diagnostic territorial que de l’accompagnement des associations au travers du financement des projets existants», termine la préfecture.