La lente et irrémédiable chute des exportations de vins et spiritueux français
Les exportations d’alcools français ont reculé de 4% sur l’ensemble de 2024 en valeur. Nos ventes à l’étranger ont ainsi rapporté à peine plus de 16 milliards d’euros. "Le secteur est toujours le troisième excédent de la balance commerciale de la France après l’aéronautique et les cosmétiques, mais cet excédent s’érode, reconnaît, mardi 11 février, Gabriel Picard, qui préside la Fédération des exportations de vins et spiritueux. Nos exportations baissent un peu plus chaque année, mais le volume produit, lui, ne bouge pratiquement pas. Cela veut dire que la valeur même de la production diminue, et le revenu des viticulteurs avec.
Les gagnants et les perdants
La situation est contrastée selon les appellations. Il y a les perdants et, quand même, quelques rares gagnants. Les plus touchés sont les vins de Bordeaux avec des exportations en recul de 8,4%, ceux de la Vallée du Rhône perdent 5%... on est à moins 4% pour les Beaujolais. Le champagne, qui représente à lui seul le tiers des exportations françaises de vins, a reculé de 8% en 2024. À l’inverse, les vins de Bourgogne voient leurs ventes à l’étranger bondir de 9% et ceux du Val-de-Loire de 5%.
Les relations internationales sont le grand sujet de conversation dans les allées du salon Wine Paris, le rendez-vous annuel des vini et viticulteurs, qui se tient jusqu’à mercredi 12 février au parc des Expositions de la Porte de Versailles, au sud de la capitale. Tous les professionnels attendent d’en savoir plus sur les nouvelles taxes douanières promises par le président américain, Donald Trump, et surtout comment l'Europe va répondre et se défendre. Les États-Unis restent notre premier marché à l’international pour l'alcool. Les ventes y ont progressé de 5% en 2024, mais cela pourrait bien changer.
Nette dégradation chinoise
La Chine est notre deuxième marché à l’international pour les exportations d’alcool. Les ventes y sont en chute libre. Dégradation de l’économie chinoise, crise de l’immobilier et augmentation du chômage… nos exportations de vins et spiritueux y ont chuté de 21% en 2024 avec seulement deux milliards d’euros d’activité.
Nous voyons donc que la situation est vraiment problématique pour l’ensemble de la filière viticole, sans parler des aléas climatiques qui frappent nos vignobles de plus en plus fréquemment, et qui ajoutent aux difficultés d’une profession déjà mise à rude épreuve.