L’appel formé par le policier auteur du tir mortel contre Nahel Merzouk le 27 juin 2023 à Nanterre, qui conteste son renvoi devant la cour d’assises pour meurtre, sera examiné le 4 décembre, a appris ce jeudi Le Figaro. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles devait examiner ce jeudi le recours du prévenu. Me Laurent-Franck Liénard, l’avocat du fonctionnaire, a indiqué avoir demandé un renvoi car il ne sera pas présent.
En juin dernier, deux juges d’instruction avaient ordonné le renvoi du policier mis en cause devant la cour d’assises pour meurtre, conformément aux réquisitions du parquet de Nanterre début mars. «Deux magistrats instructeurs du tribunal judiciaire de Nanterre ont rendu ce jour une ordonnance de mise en accusation» ordonnant «le renvoi du fonctionnaire de police mis en examen devant la cour d’assises du chef d’homicide volontaire», indiquait un communiqué.
Passer la publicité«Rien ne démontre que (le policier) Florian M. était autorisé dans la circonstance à faire usage de son arme, en méconnaissance des principes de proportionnalité et d’absolue nécessité», expliquait l’ordonnance de renvoi consultée par l’AFP. Me Laurent-Franck Liénard avait alors indiqué de son côté que le tir était «légitime» et «conforme au cadre légal».
Course-poursuite à Nanterre
Ce matin-là, une course-poursuite de 2min40 s’est engagée dans les rues de Nanterre entre le binôme de policiers, Florian M. et Julien L., et Nahel qui ne possédait pas le permis. Alors que le jeune homme roulait de façon illégale et dangereuse, il s’est retrouvé bloqué dans la circulation au feu tricolore du passage Arago.
Les deux policiers se sont alors positionnés sur le flanc gauche du véhicule : le premier, au niveau de la fenêtre ouverte du conducteur, avec son arme de service braquée sur lui. Le second était appuyé sur le capot de la voiture et a également pointé son pistolet en direction de Nahel. Quelques minutes plus tard, un coup de feu est tiré par Florian M. sur l’adolescent qui meurt sur place. Son décès avait été à l’origine de plusieurs nuits d’émeutes à travers la France.