COP 28 : la sortie des énergies fossiles est « inévitable » mais pourrait « renvoyer le monde à l’âge des cavernes », selon Sultan al-Jaber

« Montrez-moi la feuille de route d’une sortie des énergies fossiles qui soit compatible avec le développement socio-économique, sans renvoyer le monde à l’âge des cavernes », a déclaré Sultan al-Jaber, président émirati de la COP28, le 21 novembre, dans une vidéo diffusée dimanche 3 décembre par le quotidien anglais The Guardian. « Je ne souscrirai en aucun cas à des discussions alarmistes. Aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5 °C », a-t-il poursuivi, estimant pourtant qu’une « réduction et une sortie des énergies fossiles » étaient « inévitables » et « essentielles » et qu’il était nécessaire d’être « sérieux et pragmatique ».

Ces propos polémiques n’ont pas manqué de faire réagir et de créer la polémique, en pleine 28e conférence des Nations unies pour le climat. Ils ont été tenus lors d’un échange avec l’ex-présidente irlandaise et ancienne Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Mary Robinson, à l’occasion d’un forum en ligne organisé par l’initiative She Changes Climate. Des scientifiques interrogés par The Guardian ont dénoncé des commentaires « incroyablement inquiétants » et « à la limite du déni climatique ».

116 pays s’engagent à multiplier par trois la production des énergies renouvelables

Après l’inauguration, les discours, les photos de familles, témoignant de l’écrasante majorité d’homme chef d’État, les discussions techniques vont commencer. Un accord a ainsi été signé par 116 pays afin de tripler les capacités d’énergies renouvelables dans le monde, à l’horizon 2030, a annoncé la présidence de la COP 28. Parmi les signataires figurent les États-Unis, le Canada, le Japon et l’Union européenne. Parmi les absents, la Chine, l’Inde et la Russie. L’Union Européenne devrait contribuer à hauteur de 2,3 milliards d’euros pour soutenir une transition mondiale vers une énergie propre. Les pays ont également promis de doubler le rythme annuel de progression de l’efficacité énergétique jusqu’en 2030, de 2 % à 4 %. Ces engagements n’ont toutefois pas de valeur contraignante.

Dimanche 3 décembre avait lieu pour la première fois une journée dédiée à la santé humaine. Si aucune annonce ambitieuse ne devrait s’en dégager, les discussions ont pour objectif « d’évaluer » les conséquences sanitaires du réchauffement et de « promouvoir des systèmes de santé résilients qui ne laissent personne de côté », afin d’aboutir, probablement, à une « déclaration ministérielle sur la santé et le climat ».