Guerre Hamas-Israël: alerte aux tirs de roquettes à Tel-Aviv et dans le centre d'Israël

Alerte aux tirs de roquette à Tel-Aviv et dans le centre d’Israël, l’UE demande un audit sur l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), les réactions internationales face aux accusations envers l’Unrwa, le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan... Le Figaro fait le point sur le conflit au Proche-Orient ce lundi 29 janvier.

Alerte aux tirs de roquettes àTel-Aviv et dans le centre d'Israël

Les sirènes d'alerte ont retenti lundi à Tel-Aviv et dans le centre d'Israël pour prévenir les habitants de se mettre à l'abri après des tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza, a indiqué une journaliste de l'AFP. Ces tirs, revendiqués par la branche armée du Hamas, interviennent après plusieurs semaines de calme dans cette région du pays, alors que la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza va bientôt entrer dans son cinquième mois.

L'UE demande un audit sur l'Unrwa

Des combats meurtriers font rage dans la bande de Gaza où l'agence de l'ONU pour l'aide aux Palestiniens (Unrwa) est au cœur d'une polémique, l'Union européenne réclamant lundi un audit après des accusations sur la possible participation de certains de ses membres à l'attaque du Hamas contre Israël.

Les craintes d'une extension du conflit ont ressurgi après la mort de trois soldats américains tués en Jordanie dans une attaque de drone, imputée par Washington aux groupes soutenus par l'Iran. C'est la première fois que des militaires américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début du conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. L'attaque survient que l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qui fournit une aide vitale aux Palestiniens de Gaza, est dans la tourmente pour l'implication présumée de douze de ses employés dans l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre. L'Union européenne a demandé lundi à l'Unrwa «d'accepter qu'un audit soit mené par des experts indépendants, choisis par la Commission européenne», a affirmé son porte-parole Éric Mamer.

L'agence onusienne a ouvert vendredi une enquête après des accusations d'Israël mais plusieurs contributeurs clés ont suspendu leur financement, malgré l'appel du secrétaire général de l'ONU à garantir la poursuite de ses opérations essentielles pour la population. Israël a annoncé de son côté qu'elle interdirait l'Unrwa de continuer à travailler à Gaza après la guerre.

L'Espagne va maintenir ses relations avec l'Unrwa

L'Espagne maintiendra ses relations avec l'Unrwa, malgré les accusations concernant l'implication présumée de certains de ses employés dans les attentats du 7 octobre en Israël, a annoncé lundi le ministre des Affaires étrangères.

Nous ne changerons pas notre relation avec l'Unrwa», qui est «une agence des Nations unies indispensable pour soulager la situation humanitaire», a déclaré le ministre José Manuel Albares devant le Congrès des députés. L'Espagne «suivra» néanmoins «de près l'enquête interne» annoncée par l'agence «et les résultats qu'elle pourrait produire», a poursuivi le chef de la diplomatie espagnole.

L'Arabie saoudite appelle les donateurs à continuer à financer l'Unrwa

L'Arabie saoudite a quant à elle appelé lundi les donateurs à continuer à financer l'agence onusienne : «Le royaume exhorte tous les donateurs de l'agence à assumer leur rôle pour soutenir les missions humanitaires auprès des réfugiés palestiniens à l'intérieur de la bande de Gaza assiégée», a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué, relayé par l'agence de presse officielle SPA.

L'Unrwa doit «continuer à remplir ses fonctions pour assurer les besoins de base des Palestiniens et atténuer les effets de la crise humanitaire», a estimé Ryad. Les États-Unis avaient été les premiers vendredis à annoncer l'arrêt temporaire de toute contribution financière future, suivis par le Canada, l'Australie, l'Italie, le Royaume-Uni, la Finlande, les Pays-Bas, l'Allemagne, le Japon, l'Autriche et la Roumanie.

Dans son communiqué, l'Arabie saoudite souligne «l'importance de renforcer les procédures d'examen et d'enquête sur ces allégations, afin d'établir des faits étayés par des preuves». L'Arabie saoudite ne reconnaît pas Israël, mais avait engagé avant la guerre des pourparlers avec les États-Unis, son principal allié, sur une éventuelle normalisation des relations.

Depuis le 7 octobre, elle conditionne la reprise des discussions à un cessez-le-feu à Gaza et un accord sur une voie «irrévocable» vers la création d'un État palestinien. Selon un communiqué de l'ONU publié en 2022, la monarchie du Golfe est «l'un des plus grands donateurs de l'Unrwa», avec une contribution de près d'un milliard de dollars au cours de la dernière décennie. Elle avait annoncé une aide supplémentaire de deux millions de dollars un peu plus d'une semaine après l'attaque du Hamas.

Combats meurtriers à Gaza, cinq morts en Cisjordanie

Lundi, le ministère de la Santé du Hamas a affirmé qu'au moins 140 personnes avaient été tuées lors de frappes nocturnes à travers la bande de Gaza, notamment à Khan Younès, dans le Sud, et dans la ville de Gaza, dans le nord. Selon l'armée israélienne, ses soldats ont tué «des dizaines de terroristes armés lors de combats dans le centre de Gaza», où d'importantes quantités d'armes ont été trouvées.

À Khan Younès, considérée comme une place forte du mouvement islamiste, des combats «très violents» font rage, selon des témoins. Dimanche, des combats avaient notamment eu lieu autour des hôpitaux Nasser et al-Amal, les deux principaux de la ville, qui ne fonctionnent plus que partiellement et abritent des milliers de réfugiés.

Plus de 1,3 million de Gazaouis déplacés par le conflit, selon l'ONU, sont massés à Rafah, à l'extrême sud du territoire, coincés contre la frontière fermée avec l'Égypte. Selon le porte-parole de la défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, des centaines de tentes abritant des déplacés ont été inondées par les fortes pluies qui se sont abattues sur le territoire pendant la nuit, aggravant leurs conditions de vie déjà très précaires.

En Cisjordanie occupée, cinq Palestiniens ont été tués lundi par des tirs israéliens et de nombreux autres ont été blessés, lors de plusieurs opérations israéliennes, selon le ministère de la Santé palestinien.

Nouveau bilan : le ministère de la Santé du Hamas annonce 26.637 morts

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi un bilan de 26.637 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Durant les dernières 24 heures, 215 personnes ont été tuées, indique le Hamas, qui fait également état de 65.387 personnes blessées depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Contexte régional explosif

Dans un contexte régional explosif, trois militaires américains ont été tués et 34 blessés dans une attaque au drone dans le nord-est de la Jordanie, près de la frontière avec la Syrie et l'Irak, a annoncé dimanche Washington, désignant des groupes pro-Iran comme responsables et menaçant de représailles «très conséquentes».

Ces factions irakiennes font partie de ce que l'Iran présente comme «l'axe de la résistance» face à Israël qui comprend le Hamas, le Hezbollah chiite libanais et des groupes en Syrie. Téhéran a réfuté toute implication dans l'attaque que l'Irak a condamnée lundi, appelant à «stopper la spirale de la violence» au Moyen-Orient. En Syrie, sept personnes, dont des combattants pro-iraniens, ont été tuées dans une frappe israélienne dans le sud de Damas, selon une ONG locale.