ENQUÊTE. Scandale des polluants éternels : à Rumilly, les habitants et Tefal face à l’ampleur de la contamination aux PFAS

"Bienvenue à Tefal city." A Rumilly, en Haute-Savoie, Pascal Bochard sera notre guide. "C'était une rentrée d'argent extraordinaire, même pour la ville, pour le rugby, pour tout le monde", explique-t-il en faisant référence à l'époque où existait encore la taxe professionnelle. Comme de nombreux des 17 000 habitants, Pascal a travaillé pour le fleuron de l'industrie française. C'est le seul qui accepte de nous en parler. Car aujourd'hui, encaissée entre deux rivières du massif des Bauges, la commune est victime de son patrimoine industriel : les substances per- et polyfluoroalkylées, les PFAS, ont contaminé l'environnement. Le lac, les rivières et les eaux souterraines. 

Ici, Tefal a utilisé pendant 50 ans l'une de ces molécules, classée cancérogène pour l'homme en 2023, pour fabriquer ses célèbres poêles anti-adhésives. Quelle est la responsabilité de l'industriel dans cette pollution ? Que savait Tefal des risques de ces molécules ? Dans le cadre d'une enquête collaborative sur les PFAS, réalisée en partenariat avec 46 journalistes et 29 médias européens, "Complément d'enquête" a obtenu des documents exclusifs. Ils détaillent comment Tefal a rejeté, en toute légalité, des polluants éternels dans l'environnement pendant des années, déposé des boues à plusieurs endroits de Rumilly. 

"Un scandale sanitaire énorme"

"Ca, c'est le rond point de la poêle, c'est pas rien ça…", continue Pascal Bochard, au volant de sa voiture. L'ancien salarié de Tefal nous emmène vers le plan d'eau de Rumilly. Un canard barbote dans les eaux turquoises, le soleil rasant dessine l'horizon et quelques rires d'enfants complètent le tableau. "C'est beau", commente Pascal dans l'air serein. 

Pourtant, invisibles dans ce paysage aquarelle, les polluants éternels ont contaminé l'environnement. "C'est malheureux", regrette Pascal. En 2022, des prélèvements effectués à la demande des autorités publiques révèlent des taux de PFOA compris entre 200 et 500 nanogrammes par litres (ng/L) dans les eaux du lac des Pérouses. De toutes les molécules PFAS, si persistantes dans l'environnement qu'on les appelle des "polluants éternels", le PFOA est l'une des plus dangereuses pour la santé humaine. L'endroit est toujours autorisé à la baignade, en France il n'existe aucune norme sanitaire pour cet usage.

"Ce n'est pas normal, il devrait y avoir un panneau disant attention : ce plan d'eau contient des PFAS."

Pascal Bochard, habitant de Rumilly

à "Complément d'enquête"

Le PFOA a également atteint les eaux vives du Chéran et du Dadon, leurs poissons, les légumes des exploitations maraîchères, et même l'eau potable. "Du jour au lendemain, les captages ont été coupés", raconte Virgile Benoît. En 2022, il a appris, comme le reste de la population, que l'eau potable d'une partie de la ville était contaminée au PFOA. Dans l'urgence, le réseau de Rumilly a été raccordé à celui du Grand Annecy, en attendant la construction d'une station de filtration sur la commune. "Et on nous a dit que tout était réglé. Mais avant 2022, on a bu de l'eau…

Lorsque les premiers prélèvements ont été réalisés par l'Agence régionale de santé (ARS), les valeurs dans l'eau potable étaient 1,5 fois au-dessus de la valeur sanitaire maximale. "On peut imaginer que ça fait près de 50 ans que les habitants de Rumilly consomment de l'eau polluée au PFOA", s'inquiète Virgile.  "Au début, on n'a pas tout de suite compris l'ampleur de cette question des PFAS, maintenant, on se rend compte que c'est un scandale sanitaire qui est énorme, on est vraiment sur une bombe énorme en fait". 

Tefal joue la carte de la transparence

Depuis le début du scandale des PFAS, à Rumilly, devant les grands entrepôts blancs siglés SEB, les vaches regardent défiler les journalistes. Pointé du doigt, Tefal ouvre volontiers les portes de son usine et préfère jouer la carte de la transparence. Installée dans la capitale de l'Albanais depuis 1961 et rachetée par la multinationale SEB, la petite fabrique s'étale désormais sur 160 000 mètres carrés et réalisait 390 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023. Un succès mondial basé sur le revêtement anti-adhésif de ses poêles, le PTFE, autrefois appelé le téflon.

Jusqu'en 2012, le PTFE utilisé par Tefal contient une molécule chimique de la famille des PFAS, particulièrement nocive : le PFOA. "Rappelons que l'entreprise a toujours respecté les réglementations en vigueur", précise Cathy Pianon, la directrice de communication du groupe SEB, missionnée pour faire visiter les installations. Tefal ne fabrique pas lui-même le revêtement, mais l'entreprise affirme avoir exigé de ses fournisseurs l'arrêt total du PFOA huit ans avant son interdiction à l'échelle mondiale, en 2020.

"Le PTFE c'est ça", indique Cathy Pianon en remuant une pâte blanche et visqueuse qui sera appliquée sur chacun des rond d'aluminium, "ça n'a pas d'odeur et en termes de sécurité, c'est un produit qui est reconnu inerte et non bioaccumulable, c'est-à-dire que si vous en avalez, ça traverse l'organisme et donc il ne s'y accumule pas". Aujourd'hui, le PTFE est fabriqué à l'aide d'autres molécules PFAS que l'industriel juge inoffensives pour la santé humaine.

"Donc nos poêles sont sûres pour nos salariés et pour les consommateurs."

Cathy Pianon, directrice de communication du groupe SEB

à "Complément d'enquête"

Cathy Pianon ajoute, constat d'huissier à l'appui, que même si la molécule était utilisée avant 2012, le produit fini, c'est-à-dire les poêles Tefal, n'ont jamais contenu de PFOA, la molécule étant détruite pendant la cuisson industrielle du revêtement. 

Une pollution de la nappe phréatique

La visite se poursuit à la station d'épuration de Tefal. "Cette station de traitement des eaux existe sur le site depuis les années 70, donc bien avant que la réglementation impose d'en avoir sur les sites industriels", commente Cathy Pianon. Jusqu'à l'installation d'une filtration supplémentaire sur ses rejets industriels, en 2019, la station ne permettait pas d'éliminer les PFAS. Aujourd'hui, "l'eau qui sort de cette station, après traitement, correspond à la norme sur l'eau potable de 100 ng/L pour la somme de 20 PFAS", ajoute la communicante. 

Et même si cela n'était pas le cas il y a quelques années, Cathy Pianon tient à préciser que l'usage de PFOA s'est toujours fait de façon "minime", puisque "c'est un surfactant, donc dans une recette pour faire un gâteau, c'est comme de la levure". Pourtant, dans un document intitulé "Emission PFOA par secteur" pour l'année 2000 fourni par Tefal, on apprend que les émissions totales du site s'élèvent alors à près de 1000 kg, sans que le pourcentage d'abattement de la molécule ne soit indiqué. En 2006, des prélèvements ponctuels effectués par Tefal indiquent que ses rejets pouvaient contenir jusqu'à 66 000 ng de PFOA par litre, avant de diminuer progressivement à partir de 2009. 

"Aujourd'hui, il n'est pas démontré que c'est Tefal qui est responsable de la pollution de la nappe phréatique", assure encore Cathy Pianon, pas plus que de celle des eaux du captage de Rumilly, situé bien en amont de l'usine, ou du lac des Pérouses, selon elle.  

Des milliers de camions-bennes de déchets contaminés aux PFAS

Après plusieurs mois d'effort, "Complément d'enquête" a pourtant obtenu un document essentiel pour comprendre la situation. Il s'agit d'une étude historique du site, exigée par les pouvoirs publics en 2022 et qui documente tous les procédés, produits et rejets de Tefal. Quatre-vingt-quatre pages, estampillées "confidentiel", qui nous plongent dans le passé de l'industriel. Elles nous ramènent vers le plan d'eau de Rumilly. 

Avant que le site ne soit transformé en base de loisir, Tefal y a déposé des boues de 1968 à 1988, composées entre autres "des résidus de revêtements contenant des PFAS". Pascal Bochard, qui a grandi à quelques centaines de mètres, se rappelle le ballet des camions. "C'était un site de carrière, ce n'était pas un plan d'eau comme aujourd'hui", raconte le rumillien. "C'est triste mais on est sur une décharge industrielle, en fait, et les camions ils venaient déverser là", dit-il en pointant la butte de terre qui borde le lac. 

Le document confidentiel confirme que 30 000 m3 de boues industrielles ont été déposés à cet endroit, "avec l'accord" de la mairie, et ensuite même "à sa demande". Un rapide calcul permet d'estimer qu'à partir de 1968 et pendant une vingtaine d'années, Tefal a déversé ici environ 2 000 camions bennes de déchets en partie contaminés au PFOA. "A 13, 14, 15 ans, on n'avait pas l'impression que c'était de la pollution. On sautait dedans, c'était comme du coton, ça faisait partie du paysage", se rappelle encore Pascal. "C'était un tas de terre bleue", raconte un autre témoin qui a préféré garder l'anonymat. "Ils ont fini par tout recouvrir". Une bâche de plastique a effectivement été déposée en 1993 pour "isoler le dépôt du plan d'eau". Mais avant cela, les boues ont été déposées "directement sur un substratum molassique [une partie du substrat] pour les trois quarts du dépôt et sur des alluvions", c'est-à-dire : à même le sol. 

Les taux de contamination parmi les plus élevés de France 

En janvier 2023, l'industriel fait réaliser des prélèvements, par un laboratoire indépendant, dans la nappe souterraine sous le dépôt de boues. Les experts trouvent entre 4 730 et 17 900 ng/L de PFOA, même si ce dernier prélèvement n'a pu être effectué qu'une seule fois, précisant que le puits "présente des défauts d'étanchéité", a été "potentiellement soumis à des actes de malveillance", et que le résultat doit "être interprété avec réserve". Dans l'étude historique, "Complément d'enquête" a découvert que Tefal a également déposé ses boues dans d'autres sites alentour, sur la commune voisine de Sales, sous la déchetterie de Rumilly, située à Broise, et dans une ancienne carrière communale, où se situe actuellement son magasin d'usine. Là aussi, on trouve une présence majoritaire de PFOA dans les eaux souterraines, avec une valeur maximale de 12 100 ng/L. 

"Ces concentrations sont énormes", réagit Pierre Labadie, directeur de recherche au CNRS en chimie de l'environnement. En France, dans les eaux souterraines, la seule norme existante s'applique, depuis 2023, aux nappes phréatiques qui sont destinées à produire de l'eau pour la consommation humaine, ce qui n'est pas le cas de celle sous le lac de Rumilly. Mais pour se rendre compte de l'importance de ce taux de contamination, Pierre Labadie indique tout de même que cette valeur est six fois supérieure à cette norme pour les eaux brutes, et même entre  120 fois au-dessus du seuil sur l'eau potable. "Si on considère la norme américaine, le rapport est de 3 000", ajoute le chimiste. Comparées aux valeurs publiquement disponibles pour les eaux souterraines, la valeur de 12 100 ng/L serait la plus élevée répertoriée à ce jour en France, en dehors d'un site industriel. 

Sur chacun de ces prélèvements, si on trouve parfois quelques traces d'autres PFAS, le PFOA est majoritaire à près de 98%, ce qui est "vraiment atypique" et "suggère l'existence d'une source ponctuelle majeure à proximité du point de prélèvement", explique Pierre Labadie. "Généralement, si on est sous l'influence de sources multiples et variées, on a un mélange de PFAS. C'est très rare d'avoir un seul PFAS aussi prédominant". 

Les différents rapports en notre possession confirment que la présence de PFOA dans les eaux souterraines pourraient être liées, selon les secteurs, "aux activités historiques d'enduction, de formulation des revêtements et/ou de stockage des déchets", mais aussi "à l'enfouissement de déchets" et "au dépôt historique de boues". Tefal pourrait également avoir émis des polluants éternels dans l'air. "La présence de rejets du site depuis 1968 a induit une dispersion des composés émis dans l'atmosphère", indique le document, sans qu'il ne soit possible de "les quantifier ni évaluer précisément la zone de dispersion possible".  

Quelques centaines de mètres en aval de l'usine, les quartiers résidentiels des Grangettes et de la Fully sont des "cibles potentielles", pointe le document, "en particulier les résidents, utilisateurs potentiels de piscines, puits privés et de jardins potagers pouvant être remplies et/ou arrosés avec de l'eau de la nappe". 

Un lien avec six maladies, dont le cancer des testicules ou des reins ? 

Virgile Benoit fait partie de ces cibles potentielles. Il habite à 100 mètres de l'usine. Entre les gouttelettes de pluie qui ruissellent le long de sa baie vitrée, il regarde son jardin avec une certaine nostalgie, teintée d'amertume. "On a encore quelques framboisiers, on continue d'en manger les fruits", explique l'écologue, mais le potager familial n'est plus qu'un lointain souvenir. "On ne peut pas recréer de jardins collectifs, on ne peut pas planter de verger,  c'est quand même assez flippant et frustrant. On a des terrains qui sont limite condamnés". Père de deux enfants, Virgile et sa famille ont aussi bu de l'eau contaminée au PFOA pendant des années. 

"Se rendre compte que pendant des décennies, on a arrosé notre jardin, on a bu de l'eau potentiellement ultra polluée, c'est plutôt inquiétant, c'est une charge mentale."

Virgile Benoît, habitant de Rumilly

à "Complément d'enquête"

"Le problème c'est que lorsque le produit rentre dans le corps il ne peut pas être décomposé, et il y restera pour plusieurs années", alerte Philippe Grandjean, professeur émérite de médecine environnementale à l'école de santé publique Harvard T.H. Chan (Etats-Unis). "Les PFAS sont un poison pour plusieurs organes, et les expositions peuvent entraîner un risque accru de maladie, en raison d'effets néfastes sur le système immunitaire, le système hormonal et le métabolisme du foie", précise le scientifique, ajoutant que ces polluants "provoquent une toxicité même à de très faibles concentrations."

Président de l'association Agir Ensemble pour Rumilly et l'Albanais (AERA), Virgile réclame depuis deux ans des études épidémiologiques aux pouvoirs publics. En 2023, l'AERA a fait réaliser quelques tests sanguins sur des habitantes de Rumilly "pour avoir une première idée". Leur taux de PFOA s'est révélé cinq fois supérieur à la moyenne détectée au sein de la population française et ils dépassent tous le seuil allemand au-delà duquel la présence de PFOA dans le corps humain devient préoccupante pour la santé. "Bien qu'il s'agisse d'un petit échantillon, il est assez proche de ce que l'on pourrait attendre étant donné que les concentrations (de PFOA) dans l'eau étaient d'environ 100 ng/L" pour le PFOA jusqu'en 2022, calcule Tony Fletcher, épidémiologiste environnemental à la London School of Hygiene & Tropical Medicine (Royaume-Uni), à qui nous avons montré ces dosages sanguins. 

En 2012, à l'issue de la plus vaste étude épidémiologique jamais conduite aux Etats-Unis, les scientifiques du C8 Panel Research concluent que l'exposition au PFOA est probablement liée à six maladies : hypocholestérolémie, maladies de la thyroïde, cancer des testicules, cancer des reins, usure du foie et hypertension pendant la grossesse. "Nous savons que c'est très problématique pendant la grossesse parce que les PFAS vont passer dans le fœtus via le placenta et affecter le développement précoce des organes", alerte également Philippe Grandjean. Les PFAS passent également dans le lait maternel et affectent le système immunitaire des jeunes enfants. "Nous transmettons désormais la toxicité à la prochaine génération qui paiera pour cela". 

Tefal, pas seul responsable ? 

"Remettez-vous dans le contexte", répond Cathy Pianon à ce tableau inquiétant. "Dans les années 70, je pense que personne ne vous disait que ces boues pouvaient potentiellement être dangereuses". Selon la directrice de communication du groupe SEB, c'est "l'intégralité des industriels" qui ont été sollicités par la commune pour faire ces "remblaiements". "Il est tout à fait avéré que Tefal n'est pas le seul responsable de ces pollutions. Le PFOA je ne peux pas dire que c'est moi à 100% et je ne peux pas dire que ce n'est pas moi du tout", assure-t-elle. 

C'est la ligne de défense chez Tefal : d'autres industriels pourraient être à l'origine de cette pollution, notamment une tannerie, un producteur de béton ou encore un fabricant de skis, "Salomon, pour ne pas les nommer", sourit Cathy Pianon. Installée à quelques kilomètres de Tefal, la marque de sport a fermé les portes de son usine en 2009 et vendu le site industriel en octobre 2010.

Contacté le groupe Salomon affirme avoir déclaré l’utilisation légale “de deux agents industriels contenant des perfluorés (PFAS)" dans son ancienne usine de Rumilly, en Haute-Savoie. "Cette utilisation était autorisée à l'époque". A l'heure actuelle, les études demandées au fabricant de skis par les autorités montrent la présence de PFAS dans des concentrations bien inférieures à celles retrouvées autour du site de Tefal (entre 108 et 263 ng/L). 

Si la Direction régionale de l'environnement nous confirme qu'à "ce stade des analyses, l'hypothèse selon laquelle la pollution résulterait de plusieurs contributeurs (..) n'est pas exclue", l'ensemble des résultats d'analyses effectués sur les autres exploitants du secteur ont "confirmé l'absence de teneur significative en PFAS dans les rejets des sites investigués". Une enquête des services de l'Etat, confiée au BRGM, est en cours pour déterminer les responsabilités. En 2022, à Rumilly, des filtres à charbon ont dû être installés pour éliminer le PFOA de l'eau potable. La nouvelle station de traitement, plus d'un million d'euros de budget, a été financée par les collectivités locales et l'Etat. Ses frais de fonctionnement vont coûter 360 000 euros par an. 

Tefal a pris en charge l'équivalent d'une année de fonctionnement, "parce qu'on est un industriel responsable et de façon proactive, sans qu'on soit contraint et sans que notre responsabilité n'ait pu être prouvée", explique Cathy Pianon. Mais qui paiera ensuite, dans cinq, dix ou vingt ans ? "On peut imaginer que cette station sera en place pour de nombreuses années, peut-être pour toujours, explique Virgile Benoit, le président de l'association AERA. Le risque, c'est que ça fasse augmenter le coût de l'eau et que ce soit aux citoyens de Rumilly de l'assumer."


Le Forever Lobbying Projet, coordonné par Le Monde, a impliqué 46 journalistes et 29 médias partenaires de 16 pays différents, en partenariat avec l'Arena for Journalism in Europe, et en collaboration avec le Corporate Europe Observatory. Basé sur plus de 14 000 documents inédits concernant les"polluants éternels" également appelés PFAS,  le travail a inclus le dépôt de 184 demandes d'accès à l'information, dont 66 ont été partagées avec l'équipe du Corporate Europe Observatory. Epaulé par un groupe d'experts composé de 18 universitaires et avocats internationaux, le projet a reçu un soutien financier du Pulitzer Center, de la Broad Reach Foundation, de Journalismfund Europe et d'IJ4EU.