PSG : Kang-in Lee, joueur «Luis Enrique compatible» par excellence et... buteur à mi-temps
Quatre joueurs à 12 buts valent mieux qu’un à 40 ? C’est la théorie de Luis Enrique. Pour l’heure, son PSG a toutes les peines du monde à faire oublier Kylian Mbappé, qui avait trouvé le chemin des filets à 44 reprises la saison passée. Pas de recrue offensive d’envergure l’été dernier. Seulement Désiré Doué, débauché pour 50 M€ à Rennes et qui n’a pas très souvent l’occasion de montrer ses talents sur le terrain. Dans tous les cas, il est bien évident que le vice-champion olympique n’a pas vocation à marquer à tour de bras. Toujours est-il que les difficultés offensives du PSG sont réelles. Et elles font mal. Surtout en Ligue des champions. Trois buts au total en C1. En L1, Paris tourne à trois buts… par match, soit 33 au total. Dans les joutes nationales, la théorie de «Lucho» prend tout son sens. Et Kang-in Lee en est l’un des principaux bénéficiaires.
Formé à Valence et révélé à Majorque, l’international sud-coréen (33 sélections, 9 buts) de 23 ans n’est évidemment pas un buteur né. 10 buts en 135 matchs en Espagne. En sélection, il n’a marqué que trois fois sur ses 15 derniers matchs, dont zéro sur les six derniers. Il n’en demeure pas moins que le deuxième meilleur buteur du PSG, derrière l’intenable Bradley Barcola (10 buts), c’est lui. Pas Ousmane Dembélé (5 buts), Marco Asensio (2 buts) et encore moins le déclassé Randal Kolo Muani (2 buts). Et certainement pas Gonçalo Ramos, blessé à la cheville lors de la première journée de championnat et qui va prochainement reprendre.
À lire aussi PSG : «Mon obsession est d’attaquer», rappelle Luis Enrique avant Toulouse
Six buts en 15 matchs
Après son doublé à Angers (1-4), Lee, qui représente une poule aux œufs d’or en termes de ventes de maillot et une porte d’entrée idéale pour le marché asiatique en général et la Corée du Sud en particulier, en est à six réalisations en 2024-25. Déjà un de plus qu’en 2023-24 et donc 11 au total avec le Paris-SG. Le Sud-Coréen hispanophone a participé aux 15 matchs du PSG cette saison, ça aide, pour huit titularisations. Capable de jouer au milieu ou sur un côté, il a aussi et surtout évolué en faux 9. Pas forcément la place où on l’imagine en premier. «C’est comme ça le football professionnel, c’est une équipe, tous les joueurs ne peuvent pas être à leur position favorite», a récemment commenté Luis Enrique au sujet de ce positionnement de Lee.
À lire aussi PSG : Kang-in Lee, poule aux œufs d'or, mais pas que
Il a une qualité incroyable pour notre football : il ne perd pas le ballon, malgré la pression
Luis Enrique
Ses principales qualités sont néanmoins ailleurs. «C’est un joueur arrivé l’an dernier, de Majorque. Il a renforcé les idées qu’on avait sur lui au départ. Très bon niveau, international, beaucoup de qualité, grande capacité de travail pour marquer, faire des passes décisives, polyvalence, il peut jouer à plusieurs postes», constatait Luis Enrique en début de saison. Et d’ajouter, plus récemment, après un but de Kang-in Lee contre Rennes (3-1) : «C’est un joueur tellement polyvalent. Avec une qualité incroyable pour notre football : il ne perd pas le ballon, malgré la pression. Il a joué faux numéro 9 mais avec beaucoup de liberté. Il a été exceptionnel. Il a pu marquer un but à la manière d’un attaquant intelligent, en prenant le rebond. Il a fait un grand match. Il a la capacité de passer, de tirer. Je suis ravi de ce match très complet». Ce n’est pas la première fois que le coach espagnol sortait la brosse à reluire pour son numéro 19, recruté pour 22 M€ l’an dernier. «Il a tout pour plaire», a souvent dit «Lucho».
Une chose est sûre : sauf en cas de turnover, les ailes sont promises à Barcola et Dembélé. Au milieu, le trio Vitinha/Zaïre-Emery/Neves a de l’avance. S’il veut débuter, Lee a donc tout intérêt à briller en faux 9. Ses qualités techniques dans la conservation du ballon sont un atout de poids. Il a un très bon premier pas, il peut éliminer… même s’il est souvent trop timide balle au pied. Un joueur sérieux et précis, dynamique et énergique à défaut d’être un monstre de physique (1,73m). Last but not least, il peut combiner avec les milieux et les ailiers sans souci.
Et comme on l’a dit, ce n’est pas son choix. D’ailleurs, sa position favorite, c’est quand il est «sur le terrain (sourire), comme tous les autres joueurs. Je serai à 100% quel que soit le poste, pour aider mes collègues et faire en sorte que l’équipe gagne». Le genre de discours qui ne peut que plaire à Luis Enrique, qui était déjà sous le charme des qualités du garçon du temps où il évoluait en Liga. «Dans cet effectif, j’ai souvent dit que ce que j’aime le plus est la polyvalence des joueurs, a rappellé l’Asturien de 54 ans, jeudi, en conférence de presse. Beaucoup de joueurs ont la possibilité de jouer à plusieurs postes. C’est très bien. C’est dur pour l’adversaire de savoir ou ces joueurs vont jouer. Si on est polyvalent, on a plus de chances de jouer à différents postes et dans notre projet. J’espère que dans peu de temps, on aura deux très bons joueurs par poste pour avoir une grosse concurrence. Si on arrive à faire cela, le club et l’équipe en bénéficieront. Peut-être que les joueurs joueront moins qu’ils l’espèrent mais c’est le chemin vers lequel on veut aller.»
Le message est passé. Kang-in Lee, lui, ne s’en plaint pas. «Quand je joue en 9, Luis Enrique me demande beaucoup de mobilité, je pense que c’est bien. On peut ainsi créer des espaces, des occasions. Avec cette mobilité, cette liberté, on peut avoir plus d’occasions et marquer plus de buts», soulignait-il ces dernières semaines, en conférence de presse, assurant qu’il «essaie de m’améliorer au quotidien et de travailler dur pour aider l’équipe. C’est le plus important. On essaie tous de le faire et c’est ce qui rend cette équipe forte. J’essaie de progresser et progresser encore !»
À lire aussi PSG : Ramos et Kimpembe présents à l’entraînement collectif, pas Hernandez ni Mendes
Saignant en L1, inexistant en C1
Problème ? Dans ce rôle aussi spécifique que nouveau pour lui, même s’il y a déjà été testé la saison passée, Kang-in Lee est aussi saignant en Ligue 1 qu’inexistant en Ligue des champions. Ses six buts, il les a d’ailleurs inscrits en championnat... La bulle sur la scène européenne. Titulaire en C1 contre Arsenal (défaite 2-0) et contre Eindhoven (1-1), le natif d’Icheon a hérité d’un 4 et d’un 3 dans les notes du Figaro. La bonne volonté ne suffit pas toujours. Surtout dans le sport de haut niveau.
Moins de maîtrise collective du PSG dans l’ensemble en C1, surtout le match contre Arsenal, trop de densité physique pour lui. «Je n’étais pas très physique en étant petit, pas beaucoup de force, vitesse, il me fallait donc trouver mon style, c’est-à-dire être un joueur technique. Maintenant, je suis dans un grand club, j’essaie de m’améliorer dans tous les domaines pour aider l’équipe», avait-il dit lors de sa conf’, avant PSG-PSV. Ce n’est en tout cas un problème de pression pour le vainqueur de la Coupe du Roi 2019 avec Valence. «Il y a plus de pression au PSG, c’est vrai. C’est un grand club. Mais encore une fois, j’essaie de m’améliorer pour aider l’équipe, être un meilleur footballeur, c’est comme ça que j’avance», jure-t-il.
À voir si Luis Enrique retentera l’expérience avec Kang-in Lee en faux 9 lors du match capital sur le terrain du Bayern Munich, mardi (21h), lors de la cinquième journée de «Champions’». En attendant, place à Toulouse. Le leader parisien reçoit le 10e au classement de Ligue 1 ce vendredi (21h), pour le compte de la 12e journée. Un contexte et un adversaire nettement plus dans les cordes de l’attaque parisienne et de Kang-in Lee, en attendant le retour de Gonçalo Ramos… et le mercato hivernal.