«J’ai une histoire à écrire avec les Français» : Gabriel Attal affiche ses ambitions présidentielles

L’élection présidentielle a beau être, pour le moment, fixée en 2027, cela n’empêche pas ses prétendants d’y penser. Voire de s’y préparer. Deux semaines après la déclaration de candidature d’Édouard Philippe pour le «prochain» scrutin, voilà qu’un de ses successeurs à Matignon pose lui aussi ses jalons. Dans une interview fleuve au Point publiée mercredi, l’ancien premier ministre Gabriel Attal le clame haut et haut : «J’ai une histoire à écrire avec les Français.» Manière de prendre l’opinion à témoin, en voulant précipiter, comme le maire du Havre (Seine-et-Marne), la fin prochaine de l’ère Macron. 

Si le chef de file des députés Ensemble pour la République (EPR) affirme que «la politique française est malade de l’élection présidentielle», il prétend que «l’histoire» entre lui et les Français «n’est pas terminée». «Trois ans avant, il y a déjà beaucoup de candidats mais peu de projets. Or, c’est le projet qui précède la candidature», raille-t-il. En réponse à ses sympathisants qui le dépeignent comme le digne héritier d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal reconnaît qu’il n’y est pas «insensible». «J'y vois le signe que j'ai gagné la confiance d'une partie des Français et tissé un lien particulier avec eux», confie-t-il.

Une connexion qui lui «donne à la fois de la force pour l’avenir et la responsabilité de ne pas décevoir.» Dans l’hypothèse où l’ancien ministre de l’Éducation nationale porterait les couleurs du bloc central, il recueillerait 22% des voix au premier tour, loin derrière les 35% de Marine Le Pen, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro Magazine  et Sud Radio publié la semaine dernière.

La dissolution, «venue couper l’élan» d’Attal

Trois mois après la dissolution, qu’il a appris quelques minutes avant les Français au soir du 9 juin, il explique n’avoir «jamais critiqué publiquement son choix, car ce n'est pas la conception qu’il (se) fait de nos institutions». «Critiquer un président dans l'exercice de ses prérogatives constitutionnelles reviendrait à fragiliser les institutions», ajoute-t-il. Façon en creux de dire tout le mal qu’il pense de la décision du locataire de l’Élysée. Laquelle serait «venue couper l'élan» de son action. «Menée à son terme, je suis convaincu qu'(elle) aurait permis aux Français de vivre mieux.»

Quid des rapports entre Gabriel Attal et le chef de l’État ? Louant Emmanuel Macron pour sa «confiance» qui lui a permis de «servir au gouvernement», l’ancien premier ministre insiste sur sa «liberté», comme il l’avait déjà fait lors de la passation de pouvoirs avec Michel Barnier. Avec le président, sa relation «est nécessairement différente», «mais faite de reconnaissance», «mutuelle», espère-t-il, et de «franchise».