France-Argentine : «On veut bien finir, valider l’objectif de trois victoires», prévient Gabin Villière
Comment avez-vous vécu votre retour en équipe de France, samedi face aux All Blacks, après un an d’absence ?
Gabin Villière. Ça représentait beaucoup de joie et de bonheur, forcément. L’équipe de France, c’est un objectif depuis tout jeune et, après une année d’attente, pouvoir reporter ce maillot, qui plus est contre les All Blacks, ce sont des moments très forts, remplis d’émotion, avec la Marseillaise, le haka…
Et comment avez-vous vécu cette année sans sélection (la dernière contre l’Uruguay lors de la Coupe du monde 2023, NDLR ) ?
Je ne l’ai pas très bien vécu au début. Mais, au fur et à mesure, j’ai pris en maturité. J’ai accepté que des joueurs émergent. C’est ce qui fait la force de notre groupe. Il faut l’accepter, faire avec et se surpasser. Avec le temps et la maturité, je me suis rendu compte qu’il fallait que je continue de progresser et d’avancer. Il suffit de patienter et de ne jamais arrêter se battre pour revenir au plus haut niveau.
Les forfaits de Penaud et Attisogbe vous ont permis de saisir cette opportunité…
C’est comme ça que j’ai fait mes premiers pas en bleu, pendant la période Covid. Je suis donc bien placé pour savoir comment ça se passe. Il faut l’accepter, tout donner pour le groupe et se tenir prêt à saisir les opportunités.
Vous étiez nerveux avant ce match ?
J’avais un très beau client en face (Caleb Clarke, 1,90 m, 110 kg, NDLR), j’ai rarement vu un ailier aussi solide. Je m’étais préparé, avec un peu plus d’excitation et d’adrénaline car en face c’étaient les All Blacks. Mais sans ressentir pas d’appréhension, j’étais poussé par quelque chose de positif.
Une rencontre durant laquelle, comme tous vos coéquipiers, vous avez plus défendu qu’attaquer…
La défense vaut autant que l’attaque. C’est elle qui nous a permis de prendre le dessus et de gagner d’un petit point. C’est cet état d’esprit qui nous permet de rivaliser avec les plus grandes équipes. Ça demande un très gros engagement.
À lire aussi XV de France : un test de caractère réussi face aux All Blacks
Trois jours après ce choc, comment vous sentez-vous physiquement ?
Ça pique toujours un peu. En face, c’était de beaux animaux (sourire). Mais, on a tout ce qu’il faut pour récupérer à Marcoussis et, après deux jours (de soins), ça va mieux. Ce match, c’était dur mais on commence doucement à se remettre.
À quoi vous attendez-vous vendredi soir face à l’Argentine ?
Il va falloir mettre la même intensité que contre les All Blacks. Depuis quelques années, les Argentins rivalisent avec les plus grosses équipes et ils sortent sort d’un gros Rugby Championship (exploit en Nouvelle-Zélande, victoires à domicile contre l’Australie et les champions du monde sud-africains, NDLR). On sait que ça va être très dur. Donc, oui, il va falloir mettre la même énergie.
Existe-t-il un risque de relâchement après avoir battu les All Blacks ?
Non ! C’est la fin de la tournée, le dernier test. On veut bien finir, l’objectif de trois victoires n’est toujours pas validé. Et on respecte beaucoup notre adversaire. On ne le prend pas à la légère. Les Argentins sont nombreux à jouer en Top 14, on connaît leur talent, et ils sont juste derrière nous au classement mondial (4e contre 5e).
Justement, vous les côtoyez en club. Quelle est la spécificité des joueurs argentins ?
Le caractère déjà. On sait qu’ils ne vont rien lâcher. Ils seront présents sur chaque ruck, chaque plaquage chaque réception de la 1re à la 80e minute. Leur grosse force c’est de ne jamais lâcher. Ce caractère leur apporte beaucoup et les définit bien. Et, bien sûr, ils ont le rugby derrière.
Êtes-vous pressé d’être à vendredi soir pour profiter à nouveau de l’exceptionnel engouement du Stade de France ?
Quand on voit le stade plein... On sent tout ce monde derrière nous, qui croit en nous. Depuis quelques années déjà. C’est chouette et ça nous pousse à leur offrir ce genre de match. On ressent ce soutien en permanence et ça fait vraiment plaisir. C’est génial de voir notre sport et notre équipe ainsi mis en avant.
Propos recueillis en conférence de presse