L’Iran ne rouvrira pas dans l’immédiat son ambassade en Syrie, alors que les chancelleries occidentales multiplient les démarches pour établir un contact avec le nouveau pouvoir islamiste. Le Figaro fait le point sur la situation ce mardi 17 décembre.
Le drapeau tricolore hissé sur l’ambassade de France à Damas
Une délégation française conduite par l’envoyé spécial pour la Syrie Jean-François Guillaume est arrivée mardi 17 décembre à Damas et s’est rendue dans les locaux de l’ambassade, ont constaté des journalistes de l’AFP.
«La France se prépare à être aux côtés des Syriens» durant la période de transition, a déclaré mardi à des journalistes, Jean-François Guillaume, peu après son arrivée à Damas. Le drapeau tricolore a été hissé mardi matin sur l’ambassade, fermée depuis 2012, selon un journaliste de l’AFP. La délégation française a indiqué être venue pour une «prise de contact avec les autorités de fait» à Damas.
Au départ prudentes, les chancelleries occidentales multiplient les démarches pour établir un contact avec le nouveau pouvoir islamiste en Syrie, depuis la chute de Bachar al-Assad. L’Union européenne a annoncé l’envoi d’un représentant à Damas et Londres y a également dépêché une délégation officielle.
L’Iran ne rouvrira pas dans l’immédiat son ambassade en Syrie
L'Iran ne rouvrira pas dans l'immédiat son ambassade en Syrie, a affirmé mardi la diplomatie iranienne, après le saccage de sa représentation à Damas lors de la chute de Bachar el-Assad. «La réouverture de l'ambassade à Damas nécessite des préparatifs (...) Nous poursuivrons ce travail dès que les conditions nécessaires seront réunies en termes de sécurité», a indiqué Esmaïl Baghaï, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
La Syrie et l’Iran ont entretenu de longue date des liens amicaux, à la faveur d’un rapprochement opéré dans les années 1970 par Hafez al-Assad, le père de Bachar, bien avant l’avènement de la République islamique d’Iran. Mais la prise du pouvoir à Damas par les rebelles menace de changer la donne. Début décembre, l’ambassade d’Iran en Syrie avait ainsi été saccagée, un acte jusque-là inimaginable dans un pays allié.
L’Iran s’est davantage investi politiquement, financièrement mais aussi militairement en Syrie sous Bachar al-Assad, avec l’envoi de ce que Téhéran a présenté comme des «conseillers militaires» pour épauler son armée durant la guerre civile. Depuis la chute de Bachar al-Assad, l’Iran, soutien indéfectible du président syrien déchu, a rapatrié environ 4000 ressortissants.
Une délégation allemande en mission diplomatique en Syrie
Des diplomates allemands vont mener mardi des premiers entretiens à Damas avec des représentants du gouvernement de transition mis en place par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTC).
«Il y sera question d’un processus de transition inclusif en Syrie et de la protection des minorités. Les possibilités d’une présence diplomatique à Damas seront également explorées», a précisé une porte-parole du ministère à l’AFP.
L’ONU pense pouvoir fournir une aide «ambitieuse»
L’ONU pense pouvoir fournir une aide «ambitieuse» en Syrie, a affirmé le chef des affaires humanitaires des Nations unies après une rencontre avec le chef de la coalition dominée par des islamistes qui a pris le pouvoir.
«Moment d’espoir prudent en Syrie. Mes rencontres à Damas, y compris les discussions constructives avec le commandant de la nouvelle administration, M. Ahmad al-Chareh, sont encourageantes. Nous disposons d’une base pour un renforcement ambitieux de l’aide humanitaire vitale», a indiqué Tom Fletcher, sur le réseau social X.