Les signalements de situations de mal-être parmi les agriculteurs sont en hausse de 30%
L'année 2024, marquée par un mouvement de colère agricole, a vu une augmentation de 30% du nombre de signalements de situations de mal-être parmi les agriculteurs, a rapporté la Mutualité sociale agricole (MSA), jeudi 27 février en plein Salon de l'agriculture. Près de 6 000 signalements ont été traités l'an passé par les services de la MSA.
L'organisme attribue cette hausse à la fois à une meilleure détection des problèmes et à une détresse accrue. "Il est difficile de faire la part des choses", a reconnu Magalie Rascle, directrice déléguée aux politiques sociales de la caisse centrale de la MSA. "On a plus de capteurs et on en parle davantage, c'est moins tabou. On capte donc des personnes qu'on n'identifiait pas avant (...) On peut imaginer qu'il y a quand même aussi plus de situations."
Ces cas de mal-être sont pris en charge "plus précocement"
Liés à un sentiment d'isolement, à des difficultés économiques ou familiales, à des problèmes de santé ou au regard de la société sur le monde agricole, ces cas de mal-être sont pris en charge "plus précocement" que par le passé, a souligné la responsable. La MSA l'attribue en partie à un meilleur maillage au niveau local, grâce à un réseau de "sentinelles", souvent des bénévoles issus du monde rural, spécialement formés sur le sujet.
"Il y a une mobilisation très forte sur le terrain", a affirmé Magalie Rascle, mettant en avant d'autres outils, comme la cellule téléphonique Agri'écoute. Deux tiers des signalements de situations de mal-être donnent lieu à un accompagnement social, qui peut prendre plusieurs formes, comme une "aide au répit", destinée à prévenir l'épuisement professionnel. Alors qu'un trop-plein de "paperasse" a été au cœur du mouvement agricole de l'an passé, une nouvelle aide à la prise en charge administrative a également été plébiscitée.