L'Insee table sur une croissance française d'1,1% en 2024, davantage que la prévision du gouvernement
Les chiffres ne vont pas passer inaperçus, en pleines tractations politiques après le second tour des législatives. L'Insee anticipe une croissance d'1,1% en France en 2024, soit davantage que la prévision de la Banque de France ou même du gouvernement. Autre indicateur important : l'inflation poursuivrait son reflux ces prochains mois et passerait sous la barre symbolique des 2% au dernier trimestre.
Est-ce que cela signifie une hausse en vue du pouvoir d'achat des ménages ? Oui, répond l'Insee, alors que cette thématique a dominé la campagne des législatives, et alors qu'il aurait dû publier initialement ses prévisions le 18 juin. Mais l'institut a dû précisément les décaler pour ne pas interférer pendant la campagne.
Le revenu brut des ménages, qui sert à mesurer leur pouvoir d'achat, devrait progresser d'1,4% en moyenne par rapport à l'an passé, du fait notamment de hausses de salaires ou de prestations supérieures à l'inflation. Une inflation en reflux, attendue sous les 2% au dernier trimestre, encore un peu tirée par les prix de l'énergie, mais plus par ceux des produits alimentaires, quasiment stables en fin d'année. Conséquence assez directe : la consommation des ménages devrait rebondir et progresser d'1,3% sur l'ensemble de l'année avec un pic particulièrement lors des JO.
Un "effet JO" au troisième trimestre
L'économie française connaîtrait un "effet JO", un effet ponctuel au troisième trimestre, mais relativement modeste selon l'Insee : de l'ordre de 0,1 point sur une prévision de croissance d'1,1% pour l'ensemble de l'année 2024. La croissance serait davantage alimentée par la consommation des ménages.
L'Insee se montre en tout cas optimiste puisque l'OCDE, la Banque de France et même le gouvernement affichent des prévisions de croissance inférieures à la sienne. C'est 1% par exemple pour le gouvernement. Tous ces chiffres de l'Insee, que ce soit sur la croissance, l'inflation ou le pouvoir d'achat, réjouissent évidemment Bruno Le Maire. Pour le ministre de l'Économie, ça confirme que la politique de l'offre qu'il défend et qu'il mène à Bercy est la meilleure politique possible.
À noter en revanche, un certain paradoxe : le nombre de créations d'emplois, 185 000 cette année, ne devrait pas suffire à compenser la hausse de la population active, liée notamment aux premiers effets de la réforme des retraites de l'an passé et à l'allongement progressif de l'âge de départ. D'où une légère hausse du taux de chômage de 0,1 point entre le début et la fin de l'année, selon l'Insee. Il passerait donc de 7,5 à 7,6% de la population active. Et puis, il y a aussi une grande inconnue, admet l'Insee, toutes ces prévisions ont été faites avant l'annonce de la dissolution de l'Assemblée et ne prennent pas en compte d'éventuelles conséquences négatives, notamment en termes d'investissements des entreprises, liées à l'incertitude politique actuelle.