Guerre en Ukraine : «méga-tempête» dans le sud de la Russie et en Crimée

Méga-tempête dans le sud de la Russie et en Crimée, la ville ukrainienne d’Avdïivka se vide face aux assault répétés des forces russes... Le Figaro fait le point sur la guerre en Ukraine.

Une «méga-tempête» fait rage dans le sud de la Russie et en Crimée

Rafales de vent violentes et vagues géantes déferlant sur des autoroutes : une tempête s'est abattue sur le sud de la Russie et la péninsule annexée de Crimée, provoquant d'importantes coupures d'électricité, ont indiqué lundi 27 novembre les autorités locales. Baptisées «tempête du siècle» et «méga-tempête» par les médias russes, les intempéries ont commencé à faire rage dimanche, selon les services de secours.

Dans la région de Krasnodar, qui abrite notamment les stations balnéaires de Sotchi et d'Anapa, très prisées par les Russes, des centaines d'arbres ainsi que de nombreuses constructions métalliques équipant les plages ont été arrachées par le vent dans la nuit de dimanche à lundi, faisant des blessés, a indiqué l'antenne locale du ministère russe des Situations d'urgence.



A Vitiazevo, près d'Anapa, la tempête a provoqué l'échouement d'un gros cargo battant pavillon du Belize, le Blue Shark, selon la même source. A Novorossiïsk, également dans la région de Krasnodar, le Consortium du pipeline de la Caspienne a annoncé suspendre le chargement du pétrole et mettre ses pétroliers à l'abri en raison «des conditions météorologiques extrêmement défavorables» : des rafales de vent allant jusqu'à 24 mètres par seconde et des vagues atteignant 8 mètres de haut.

En Crimée, la mer Noire a débordé sur des autoroutes, la télévision russe diffusant des images de vagues déferlant sur des voitures qui tentent de rouler au milieu de l'eau. Le gouverneur de Crimée, Sergueï Aksionov, a annoncé sur Telegram avoir décrété lundi une journée chômée en raison des intempéries. Cette tempête a provoqué des coupures de courant, laissant sans électricité environ 500.000 personnes en Crimée, selon un conseiller de Sergueï Aksionov, Oleg Krioutchkov, cité par les agences de presse russes.

Menacée par les assauts russes, Avdiïvka se vide

Seuls signes de vie à Avdïivka : des oiseaux piaillent et des chiens aboient. Des explosions, lointaines ou proches, résonnent constamment. Depuis plus d'un mois, la cité fait face aux attaques incessantes des forces russes qui cherchent à l'encercler et à s'en emparer. Environ 1350 personnes y résident encore, contre 30.000 avant la guerre.

Les troupes russes tiennent l'est, une partie nord et le sud de la localité, toute proche de Donetsk, la capitale régionale occupée par la Russie depuis 2014. Les Ukrainiens défendent encore une zone d'environ huit kilomètres de large, au nord-ouest de la ville.

Dans Avdiïvka, un seul centre d'aide humanitaire subsiste dans la journée, au sous-sol d'un immeuble inhabité, où il dispose d'un générateur. Chaque jour des habitants y viennent se réchauffer, discuter, lire, prendre un café ou un thé, charger leur téléphone.

Un peu éloigné du front, le bataillon Skala détient cinq soldats russes, capturés récemment. Nikolaï, 25 ans, accepte de répondre aux questions de l'AFP, sous la surveillance de ses geôliers. Ouvrier d'usine, il a eu «une semaine» de formation militaire, puis a été emmené «immédiatement sur le front» depuis Donetsk, dit-il à l'AFP. Avec une trentaine d'autres soldats russes, ils devaient prendre des positions ukrainiennes.

Mais ils ont «été bombardés toute la journée», raconte le prisonnier. Sur la trentaine de ses camarades, «cinq ou six sont morts, une quinzaine ont été blessés», dit-il. Il s'est rendu le soir même. Dans la salle de commandement de son QG, «Skala», le chef du bataillon qui porte son nom, assure que l'armée russe «laisse beaucoup d'hommes» dans ses assauts par vagues contre les défenses ukrainiennes.

«L'ennemi attaque vraiment. Et dans certains endroits, il a du succès», dit le commandant de 34 ans, au physique de boxeur poids lourd. «Je n'ai pas à ma disposition une ressource humaine comme la Russie. Je préserve mes hommes», assure-t-il. «Chacune de mes attaques doit être justifiée».