Municipales à Nantes : socialistes et écologistes s’allient contre la droite... et face aux Insoumis

Municipales à Nantes : socialistes et écologistes s’allient contre la droite... et face aux Insoumis

La maire socialiste de Nantes (Loire-Atlantique), Johanna Rolland (à droite), aux côtés de Marie Vitoux, chef de file des écologistes nantais, le 15 octobre 2025. Simon Cherner, Le Figaro

Les chefs de l’exécutif sortant présenteront une liste unie dès le premier tour du scrutin, en mars 2026. En attendant leur programme complet, elles tirent à boulet rouge sur le candidat local des Républicains. Et invisibilisent déjà La France insoumise.

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L’objectif est fixé : la victoire par K.O., et si possible dès le premier tour. À Nantes (Loire-Atlantique), les mouvements écologistes et socialistes de la majorité sortante ont scellé, mercredi 15 octobre, une alliance en vue de présenter une liste commune dès le premier tour des élections municipales des 15 et 22 mars 2026. La stratégie, tranchée mardi, par un vote de 180 militants écologistes, donne naissance à un poids lourd électoral qui devra faire face à une candidature de droite qui a déjà déjoué tous les pronostics. Et à une candidature insoumise d’ores et déjà invisibilisée par les deux autres courants de gauche.

«Je suis heureuse pour les Nantaises et les Nantais. Cette union était espérée, elle était attendue», s’est réjouie Johanna Rolland, maire de Nantes et numéro deux du Parti socialiste, lors d’une conférence de presse organisée mercredi après-midi, dans un café voisin de l’hôtel de ville. «Nous sommes combatives et déterminées», a renchéri Marie Vitoux, chef de file des écologistes nantais, en précisant que 80% des voix se sont prononcées en faveur de l’alliance avec le groupe socialiste, lors du vote organisé la veille. Le scrutin interne n’envisageait aucune triple union des gauches, au format du Nouveau Front populaire (NFP). «Cela n’a pas été possible, malgré notre souhait», a mentionné Marie Vitoux.

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«On sait qui sont nos adversaires»

Pour lancer leur campagne, les élues ont présenté quatre piliers de leur programme à venir : le combat pour l’égalité, la bifurcation écologique, l’antiracisme et la réinvention de la ville. Elles ont également acté leurs désaccords, en particulier sur la stratégie de déploiement des caméras à Nantes. En cas de réélection, les deux groupes se sont toutefois entendus pour organiser, à mi-mandat, un «travail d’évaluation», avec engagement citoyen, au sujet de la vidéoprotection. Aussi bien Johanna Rolland que Marie Vitoux ont, en revanche, tiré à vue sur le nouveau champion de la droite nantaise, l’élu Les Républicains Foulques Chombart de Lauwe. «On sait qui sont nos adversaires», a déclaré la maire de Nantes, en étrillant les «grossièretés» et les «outrances» de l’élu municipal, qualifié de «candidat bien à droite», animé «d’une volonté de démanteler ce qui fait société».

Au contraire de la campagne de la droite, accablée de toutes parts, celle de La France insoumise n’a pas été évoquée par les deux élues, autrement que lors de la présentation du vote de mardi. Pourtant engagée depuis l’été dans de longues négociations avec les élus verts de la majorité, la section nantaise de LFI a pris acte de la décision des militants écologistes. «Nous avons tendu la main jusqu’au bout. Aucun regret», a réagi mercredi, sur ses réseaux sociaux, la tête de liste insoumise à Nantes, William Aucant. L’élu régional assure garder la main tendue à ceux qui ne souhaiteraient pas cautionner le renouvellement de l’actuelle majorité municipale, partisane «d’une ville inégalitaire, bétonnée et déconnectée du quotidien de ses habitants», selon les mots d’un communiqué du mouvement, diffusé mercredi.

Expressément visé par ses adversaires socialistes et écologistes, Foulques Chombart de Lauwe a dénoncé en fin d’après-midi le «bilant accablant» de la majorité sortante. «L’annonce de l’alliance entre le Parti socialiste et les écologistes dès le premier tour des municipales de 2026 confirme nos plus vives inquiétudes : Nantes mérite mieux qu’une simple reconduction de l’équipe sortante, sorte d’alliance de la carpe et du lapin, a fait savoir l’élu. Depuis 12 ans, rien ne va entre eux. Tout les oppose mais ils s’allient pour se maintenir au pouvoir. Depuis 12 ans, cette alliance prône la décroissance et freine les grands projets structurants et paralyse notre métropole. Johanna Rolland et ses alliés se raccrochent désespérément au pouvoir, recyclant les mêmes recettes qui ont mené Nantes dans l’impasse.» D’autres groupes, tels que la section nantaise du Parti communiste, devraient également rejoindre dans les prochains jours la liste d’union écolo-socialiste.