Charles Sapin : «En Europe, la 'diabolisation' des partis nationalistes n'accroche plus»
De l'Italie aux Pays-Bas, de la Suède à l'Espagne en passant par la Finlande ou l'Allemagne, partout un même constat s'impose : les partis qui méconnaissent volontairement les effets de l'immigration sont sanctionnés dans les urnes.
Emmanuel Macron semble jouer la stratégie de la peur. Il y a cinq ans, il évoquait «la lèpre populiste» tandis qu'il pointe aujourd'hui les liens supposés entre le RN et Vladimir Poutine. Est-ce pertinent ?
La stratégie présidentielle est limpide. En retard d'une dizaine de points sur la liste RN, les candidats d'Emmanuel Macron misent sur un récit sensationnel pour inverser la tendance : grimer leurs adversaires en « ennemis de l'intérieur », c'est-à-dire en agents de Vladimir Poutine. Tout en misant sur l'« effet drapeau » que pourrait susciter la préoccupante dégradation de la situation ukrainienne. Mais il y a une limite. Ce qui peut paraître tactiquement habile peut se révéler délétère d'un point de vue stratégique. Lors de mon tour d'Europe…