Chaîne ultra-rapide, robots : La Poste met le turbo pour que les cadeaux de Noël arrivent à l’heure

Le compte à rebours de Noël est lancé, et La Poste est sur le pied de guerre pour que les paquets arrivent à l’heure sous le sapin. 169 millions de colis livrés, 3000 personnes recrutées en renfort des 100.000 postiers mobilisés : les mois de novembre et décembre sont particulièrement intenses pour le groupe public dont le colis est devenu la principale activité (52% du chiffre d’affaires, contre 15% pour le courrier). Et qui n’a pas droit à l’erreur, puisque dans le pays, un colis sur deux est distribué par ses soins.

À la plateforme de tri Colissimo du Thillay, située près de l’aéroport de Roissy dans le nord de la région parisienne, l’heure est aussi à la mobilisation générale. Pour mettre dans l’ambiance les salariés, un village de Noël a été installé dans l’entrée du gigantesque bâtiment de 17.300 mètres carrés, composé d’une maisonnette en bois agrémentée de son tas de bûches, d’un coin avec une table et des sièges décorés de guirlandes, boules et autres accessoires. En temps normal ici, jusqu’à 325.000 colis sont traités par jour. Un chiffre qui fait plus que doubler lors du pic d’avant les fêtes. « Le mardi d’avant Noël, qui est le jour le plus chargé de l’année et qui tombera en 2024 le 17 décembre, nous devrions traiter 650.000 colis », a précisé le directeur de la plateforme, Mickaël Lopes, lors d’une visite pour la presse organisée le 5 décembre. 

Cette performance passe par une organisation millimétrée, et très automatisée. Le déchargement des remorques des camions est effectué par un salarié, devant une des 98 portes à quai qui entourent dans la longueur le bâtiment. L’opérateur dépose les paquets sur un tapis roulant. Et là, tout s’accélère. Les colis montent sur des chaînes situées en hauteur, sont mesurés, pesés et passent dans un tunnel de lecture où leurs six faces et leurs étiquettes sont scannées pour déterminer leur destination suivante, puis filent vers les tapis de rechargement. Le chargement des remorques est alors effectué par un opérateur. Durée du passage du colis sur les chaînes automatiques : maximum 4 minutes. « Cela peut même être deux minutes », a souligné Mickaël Lopes.

4% des colins sont traités à la main

À peine 4% des colis, ceux qui sont atypiques, sont traités manuellement. Les colis volumineux sont rangés à part dans le hall, et traités pour que l’opérateur puisse les positionner en bas des remorques lors du chargement. Les petits colis qui se présentent sous forme de sachets sont, eux, flashés par des salariés qui les déposent dans des robots installés sur une sorte de grande table. Ces 24 engins jaunes montés sur roulette qui ressemblent à des jouets d’enfant, partent alors les déposer dans le bon bac de destination, dans un ballet incessant et presque hypnotique.

À l’extérieur du bâtiment, les allées et venues de camions pour livrer la plateforme et en repartir sont elles aussi impressionnantes. Lors de la période de pic d’avant les fêtes, elles montent à 400/450 rotations quotidiennes. Sachant que 60% du travail se fait de nuit. La plateforme du Thillay est d’ailleurs située à proximité de grands axes routiers,  près de l’aéroport de Roissy, à quelques encablures du hub européen de FedEx. Elle fait partie des sept centres ultra-puissants de Colissimo, qui compte au total 17 plateformes. Chronopost (livraison express) et DPD, les deux autres entités de La Poste dédiées au colis en France, sont pareillement mobilisés.

C’est grâce à cette effervescence que les délais sont tenus. La promesse de La Poste ? Que des colis collectés au plus tard le vendredi 20 décembre pour Colissimo et DPD, et jusqu’au 23 pour Chronopost soient livrés le 24 décembre. Le groupe La Poste réédite l’exercice dans bien d’autres pays. Car 66% de l’activité de colis du groupe est réalisée hors de France, principalement en Europe (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne et Pologne surtout). « En Europe, on se dispute la place de numéro un avec Deutsche Post-DHL » , a rappelé Philippe Wahl, le PDG du groupe, lors d’une conférence de presse à la plateforme logistique du Thillay, le 5 décembre.