Une fermeture administrative de six mois a été prononcée à l’encontre du restaurant Le Caveau 30, à Cannes (Alpes-Maritimes), à la suite d’un grave accident lié à une lampe chauffante le 27 novembre dernier et alors que deux personnes qui avaient été gravement brûlées sont encore dans le coma. Lors de cette soirée, un employé de l’établissement avait voulu recharger en éthanol ce lampadaire à flamme, avant que celui-ci ne s’embrase et blesse un groupe de cinq clients italiens installés sur une table juste à proximité.
Selon la préfecture, qui a notifié cette sanction, une première enquête a démontré que «la lampe utilisée devait se limiter à un usage décoratif privé et que les règles d’utilisation propres à cet équipement n’ont pas été respectées». Les chauffages sur les terrasses de restaurant sont interdits depuis une loi de mars 2022 mais la municipalité cannoise avait rappelé que «ces lampes au bioéthanol ne font pas partie de la liste des interdictions prévues».
Deux plaintes
Les victimes ont conjointement déposé deux plaintes contre l’établissement et contre la ville de Cannes, a indiqué leur avocat Me Jérôme Zuccarelli, qui confirme deux de ses clients sont toujours hospitalisés à Toulon (Var) et plongés dans un coma artificiel depuis bientôt deux semaines à la suite de ces brûlures. Ils avaient dû être héliportés en urgence dans la nuit. Un autre blessé a dû subir une opération, ajoute le conseil, lorsque les deux autres n’ont souffert que de brûlures plus légères. Ce groupe dînait dans ce restaurant situé sur le cours Félix-Faure en marge d’un congrès organisé au palais des festivals.
Le gérant du restaurant avait assuré que «tous ses serveurs étaient formés à la manipulation de ces lampes» mais ce soir-là, au moment du rechargement du réchaud en plein service, le liquide se serait «renversé» puis «enflammé sur certains convives». La police a même évoqué une «explosion». À la suite de ce grave accident, la mairie avait expliqué vouloir mener «une réflexion sur l’utilisation et la dangerosité de ces lampes au bioéthanol», pourtant répandues dans d’autres restaurants de la Côte d’Azur.