Prix trop élevés, trains complets… Les billets de Noël de la SNCF font déjà des mécontents
À vos souris et claviers : les billets de train SNCF pour la période de Noël sont disponibles à la vente depuis ce mercredi 2 octobre. Vous vous voyez déjà retrouver vos proches, la hotte (ou la valise) pleine de cadeaux ? Faites vite : de nombreux trains sont déjà complets. Et ceux qui sont encore réservables sont parfois très chers. Maïté en a fait les frais : souhaitant réserver un Paris-Bourg-en-Bresse pour Noël le jour de l'ouverture des ventes, la journaliste a rapidement déchanté. « Pour un départ de Paris le 21 décembre, il n'y avait plus qu'un train à 6 heures du matin à 166 euros, et sur lequel il restait trois places. Sinon, tout est complet, sauf les trajets qui durent le double de temps, avec correspondance. » Elle a donc dû opter pour un départ la veille, le 20 décembre. « C'est le TGV Paris-Genève, qui s'arrête à Bourg-en-Bresse. J'imagine qu'il est pris d'assaut par ceux qui vont à la montagne… »
Cette ligne n'est pas la seule affectée. Pour un Paris-Bordeaux entre les 21 et 26 décembre, comptez 154 euros a minima. Même tarif pour un Paris-Marseille à ces mêmes dates. Rien de nouveau d'après Anthony, cadre commercial en région parisienne. Condamnant l'augmentation « continuelle » des prix sur certaines lignes, il explique avoir anticipé et s'être organisé pour prendre ses billets de train pour Noël. Il a même réglé son réveil pour pouvoir consulter la plateforme à 6 heures : «Quelle ne fut pas ma surprise quand, dès six heures du matin, pour le retour, aucun billet proposé n'était en dessous de 168 euros pour deux personnes, soit 84 euros par personne. Ce qui équivaut à quasiment 1 euro par minute sur ce trajet. Sur un aller-retour, cela donne un prix astronomique de 336 euros pour deux, pour trois heures de train. De qui se moque-t-on ?»
Des prix « inadmissibles »
Il se résigne et réserve alors un Ouigo à 40 euros par personne, « mais sans possibilité d'annulation en cas de changement de programme ». Il note que son aller-retour de l'année dernière en TGV (annulable) sur les mêmes dates lui avait coûté 65 euros. Celui qui ne prend plus l'avion et a vendu sa voiture est pourtant un habitué du rail, qu’il emprunte pour une vingtaine d'allers-retours par an. S'il se dit par ailleurs « pleinement satisfait des services de la SNCF » en ce qui concerne la ponctualité, les services proposés ou encore les solutions en cas de retard, les prix pratiqués à la période de Noël sont en revanche « inadmissibles » pour lui. Le tout, dans un contexte où l'entreprise ferroviaire n'a pas fait de promotions sur ses cartes de fidélité pour la seconde année consécutive...
Côté SNCF, on explique que la hausse des prix est mécanique, l'entreprise ferroviaire appliquant le yield management. Appliqué par les compagnies aériennes et les hôteliers, celui-ci fait évoluer les prix au fil du temps, en fonction de l'offre et de la demande. Autrement dit, « plus les trains se remplissent, plus les prix augmentent », nous explique-t-on. Y aura-t-il des rames supplémentaires déployées pour Noël ? « Non, tout notre parc de train est sorti, nous n'en gardons pas en stock ». L'entreprise ferroviaire rappelle que les clients sont invités à anticiper l'achat de leur billet autant que faire se peut, et note que « décaler son trajet de quelques heures peut faire baisser le prix de 20 ou 30% ». Elle conseille également la carte Avantage et recommande les Ouigo pour des voyages à moindre coût.
9 TGV remplis par minute
La vente de billets pour les TGV inOui et Intercités pour la période du 15 décembre 2024 au 8 janvier 2025 a ouvert ce mercredi 2 octobre à 6 heures du matin. Sur la première journée de vente, c'est 1,7 million de billets qui ont été vendus sur le seul site SNCF Connect, l'un des distributeurs de l'entreprise ferroviaire. Au pic de connexion, « neuf TGV » se sont remplis par minute, contre six par minute en 2023. Le pic de billets vendus a été atteint avant 7 heures du matin : « C'est d'ailleurs toujours plus ou moins le cas, car les gens se mettent des alertes à peu près à la même heure », nous glisse-t-on côté SNCF.
Conséquence de cet engouement : les plateformes de la SNCF ne sont pas les seules prises d'assaut. Trainline, par exemple, a enregistré une nette augmentation des réservations effectuées au moment de l'ouverture des ventes de billets pour les fêtes de fin d'année. 125% de réservations supplémentaires étaient enregistrées le 2 octobre à 10 heures, par rapport au mercredi précédent.