«Les belles-mères devraient rester à leur place» : les étés en famille de Suzanne, 82 ans et 15 petits-enfants

L’été réunit les générations, pour le meilleur et parfois pour le pire. Entre retrouvailles joyeuses, plannings millimétrés, tensions éducatives ou vieilles rancunes qui ressurgissent, Le Figaro donne la parole à ses lecteurs. À travers une série de portraits, ils racontent comment les vacances peuvent resserrer ou bousculer les liens familiaux.


L’été, la Corrèze incarne la tranquillité même : une campagne verte et vallonnée, des champs à perte de vue tachetés de vaches couleur caramel. Et ce silence profond, le vrai, seulement troublé par le bruissement des feuilles. Une promesse, croit-on, de vacances paisibles.

Paisibles, «sauf pour les gendres ou mes belles-filles, qui s’ennuient au bout de trois jours», tranche Suzanne, 82 ans, dans un sourire. Ce n’est pas un reproche : elle sait de quoi elle parle. Elle aussi a été une «pièce rapportée». La campagne ? Elle préférait la montagne. Les étangs ? Elle préférait la mer. Alors, quand son mari insistait pour passer deux mois en Corrèze, elle freinait des quatre fers.

Aujourd’hui, c’est elle qui tient la maison. Gardienne à son tour, à contrecœur au début. Elle n’a pas vraiment eu le choix : son mari y tenait, les enfants aussi. «Un jour, mes enfants m’ont dit : “Écoute, ça suffit, on ne veut plus t’entendre dire que tu ne te plais pas ici.”» Eux s’y plaisent, alors elle s’est tue. Celle qui fut l’invitée est donc devenue la maîtresse des lieux. L’été, elle accueille enfants, conjoints et petits-enfants à bras ouverts. Contrairement à certaines de ses copines, qui râlent tout l’été parce qu’on «envahit leur maison», elle parvient à maintenir un équilibre familial grâce à quelques recettes inspirées de sa belle-mère.

PLANTER LE DÉCOR. Une maison de bourg, solide, enracinée là depuis 1840, avec son jardin clos qui sent la terre sèche, l’herbe tondue et les fins d’après-midi…

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