« LFI, le parti de l’étranger » : Frontières met une cible dans le dos des collaboratrices et collaborateurs parlementaires de l’Assemblée nationale

Frontières sort ce mercredi 9 avril 2025 un dossier ciblant la France insoumise intitulé « LFI, le parti de l’étranger ». Rappelons que ce magazine est une publication née dans le sillage de la campagne présidentielle d’Éric Zemmour ; jusqu’en juin 2024, le titre s’appelait d’ailleurs Livre Noir en référence au livre du candidat d’extrême droite Le livre noir de la droite.

Dans le cadre de cette « enquête », qui n’a de journalistique que le nom, est dressée une cartographie des collaboratrices et des collaborateurs de député·es insoumis·es, fichant ainsi des dizaines de nos collègues et anciens collègues.

Les propos calomnieux et diffamant ces salarié·es servent un unique objectif politique, cher à l’histoire de l’extrême droite, celui du mythe de « l’ennemi intérieur » reprenant ainsi la pensée pétainiste de Charles Maurras.

Au prétexte d’un travail d’investigation sur les collaborateurs de députés de La France insoumise, Frontières rend public de nombreuses données personnelles et confidentielles en renseignant leurs identités, leurs photos et bien entendu leur lieu de travail à l’Assemblée nationale ou dans les permanences parlementaires. Autant d’informations qui pourraient
demain être utilisées par des groupuscules néonazis afin de cibler les salariés concernés.

L’extrême droite montre une fois de plus sa violence en s’attaquant à des travailleurs et des travailleuses

Les collaborateurs et collaboratrices sont des travailleuses et travailleurs. Salarié·es de député·es, ils et elles ne sont pas des personnes publiques. Ils et elles ne bénéficient pas à ce titre des mêmes moyens de recours pour porter un droit de réponse face à ces attaques calomnieuses ou engager des procédures judiciaires.

Cet article qui s’apparente plus aux agissements d’une agence de communication politique qu’à un travail de journalisme est susceptible de mettre en danger la carrière, la réputation et l’employabilité de salarié·es. Leurs vies personnelles peuvent également être affectées par des campagnes de cyber-harcèlement propres aux méthodes violentes de
l’extrême droite sur les réseaux sociaux.

Nous, collaboratrices et collaborateurs syndiqué·es à la CGT CP, exigeons que :

  • la liberté d’expression des collaborateurs et collaboratrices parlementaires soit garantie et respectée ;
  • l’Assemblée nationale et les parlementaires mettent en œuvre des mesures de sécurité à l’égard des salarié·es menacé·es tant pour celles et ceux qui travaillent au Palais Bourbon et ses annexes que pour celles et ceux qui sont en circonscription dans les permanences parlementaires ;
  • l’Assemblée nationale retire son accréditation à Frontières sur notre lieu de travail ;
  • la Présidente de l’Assemblée nationale reçoive les organisations syndicales de toute urgence ;
  • les collaborateurs et collaboratrices parlementaires bénéficient d’une protection fonctionnelle dans le cadre de l’exercice de leur métier.