EDITO. Vers une possible reconnaissance par la France de l’État palestinien

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, Emmanuel Macron a toujours répété que la reconnaissance de la Palestine ne pouvait pas se faire sous le coup de l’émotion. Malgré la pression croissante, il n’a jamais pas varié de cette position. La reprise mi-mars par Israël de bombardements meurtriers intensifs sur Gaza l’a incité à évoluer. La situation humanitaire dans les territoires palestiniens vire à la tragédie. Surtout, le retour à la Maison Blanche d’un Donald Trump qui semble accorder un blanc-seing à Benyamin Nétanyahou pour aller toujours plus loin a changé la donne. Le chef de l’État juge donc le moment propice pour faire cette ouverture qui demeure conditionnelle. "Je le ferai (…) parce que je pense qu’à un moment donné, ce sera juste", explique-t-il, en revendiquant un souci de clarté "pour lutter contre ceux qui nient le droit d’Israël à exister", à commencer par l’Iran. Avec cette annonce, Emmanuel Macron se situe toutefois dans la continuité de la position historique d’une France qui a toujours prôné une solution politique à deux États se reconnaissant mutuellement pour garantir une paix durable au Proche-Orient.
 
Le chef de l’État ne peut pas forcément espérer profiter de cette annonce sur la scène politique intérieure. L’annonce peut même troubler certains de ses soutiens. Si la reconnaissance de la Palestine se concrétise, l’événement pourrait toutefois contribuer à apaiser un peu le climat des débats sur la situation au Proche-Orient. Une accalmie qui serait la bienvenue au regard de l’instrumentalisation politique de la situation à Gaza à laquelle se livrent parfois les Insoumis. Et des violentes polémiques qu’ils attisent de façon répétée jusqu’au cœur d’un l’hémicycle transformé en happening.