Présidentielle 2027 : Édouard Philippe est dans « une stratégie juppéiste », raille Éric Zemmour

Présidentielle 2027 : Édouard Philippe est dans « une stratégie juppéiste », raille Éric Zemmour

Éric Zemmour invité dimanche du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat ». Crédits/ Thomas Padilla.

Invité du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat », le président de Reconquête assure que l’ancien premier ministre « dit exactement la même chose qu’avant ».

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Deux droites irréconciliables semblent aujourd’hui cohabiter sur la scène politique. Au lendemain du meeting marseillais d’Édouard Philippe, où le candidat déjà déclaré à la prochaine présidentielle a musclé son discours sur les questions régaliennes, Éric Zemmour ne croit guère à la fermeté affichée par l’ancien premier ministre (2017-2020). Alors que le chef de file d’Horizons a affirmé que « la France a un problème avec le communautarisme » et qu’une « partie de la violence est liée à l’immigration », le président de Reconquête, invité dimanche du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat », demeure sceptique, estimant que le maire du Havre (Seine-Maritime) « dit exactement la même chose qu’avant ».

«Ce n’est pas le communautarisme portugais ou chinois qui mène le trafic de drogue, il faut arrêter ! », a exhorté Éric Zemmour, dénonçant la posture d’Édouard Philippe qu’il interprète comme relevant d’« une stratégie juppéiste », en référence aux premières années d’engagement politique de l’ex-chef du gouvernement aux côtés d’Alain Juppé. Une ligne, selon lui trop centriste et éloignée de la droite nationaliste dont l’ancien journaliste se veut toujours l’un des hérauts. Et qui serait, à ses yeux, partagée par Laurent Wauquiez, patron des députés Républicains (LR), et Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, tous deux encore en lice, à la mi-journée, pour s’emparer de la tête de LR.

Reprenant ses habits d’éditorialiste, Éric Zemmour considère qu’Édouard Philippe « veut donner des gages, parce qu’il sent que l’opinion est exaspérée et est inquiète de voir son pays couler sous l’invasion migratoire et l’islamisation ; et en même temps, il veut garder son costume propre ». Pour illustrer son propos, le candidat malheureux à la dernière présidentielle a voulu rappeler la position du Normand sur le port du voile dans les compétitions sportives : « Une interdiction générale et absolue » de ce vêtement islamique « serait contraire à la laïcité », avait déclaré, en mars, l’ancien premier ministre, suscitant, déjà à l’époque, l’ire du camp nationaliste. « Je dis exactement le contraire, insiste Éric Zemmour deux mois après la polémique ayant viré à la cacophonie au sein même du gouvernement. C’est le voile dans la rue, dans le sport, et partout, qui est contraire à la laïcité, parce que l’essence même de la laïcité en France, c’est ce que Jean-Pierre Chevènement (ministre de l’Intérieur entre 1997 et 2000, NDLR) appelait “le devoir de discrétion”. »

Reste que la fermeté revendiquée par Bruno Retailleau sur ces sujets, et saluée dans les enquêtes d’opinion, pourrait bien, à terme, faire de l’ombre à Reconquête. « Pour l’instant, il n’y a rien. J’entends des mots, mais en actes, je ne vois rien », a raillé Éric Zemmour, comme pour mieux se rassurer. Le président de Reconquête va jusqu’à prédire que le premier flic de France restera en poste, même s’il venait à s’emparer de la présidence de LR - fonction gouvernementale que Bruno Retailleau pourrait, d’après lui, utiliser comme tremplin en vue de 2027. Et Éric Zemmour d’analyser : « Il (le ministre de l’Intérieur, NDLR) veut utiliser la Place Beauvau pour traverser la rue et aller à l’Élysée, comme l’a fait Nicolas Sarkozy. »