Baisse de l’âge de la conscription : pourquoi l’administration Trump appelle les Ukrainiens à davantage de sacrifice

En Ukraine, les combats se poursuivent dans le Donbass. Près de trois ans après l’invasion russe, Moscou continue de progresser dans les environs de Pokrovsk dans l’oblast de Donetsk avec la prise de Pichtchané. Les bombardements ont dernièrement visé Kherson, Zaporijjia, Odessa. Dans la région russe de Koursk, occupée par l’Ukraine depuis le 6 août, l’armée russe accroît également la pression pour récupérer l’ensemble du territoire.

À quelques jours du retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, le 20 janvier, le futur conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, qui a salué la résistance ukrainienne, a appelé Kiev à « stabiliser la ligne de front » et « permettre la conclusion d’un accord » de paix.

Dans un entretien à la chaîne de télévision ABC, ce dernier affirme : « L’une des choses que nous demanderons aux Ukrainiens, car ils ont de vrais problèmes de main-d’œuvre », c’est de baisser « l’âge de la conscription, (qui) est actuellement de 26 ans (il est en fait de 25 ans – NDLR), et non de 18 ans. Je ne pense pas que beaucoup de gens réalisent qu’ils pourraient générer des centaines de milliers de nouveaux soldats ».

L’administration Trump veut dicter le tempo

Une position qui agace les Ukrainiens face aux pertes importantes et aux sacrifices de toute une génération. Près de 300 000 à 400 000 morts sont évalués et bien plus côté russe. D’autant que Mike Waltz ne ménage pas ses critiques. « Nous entendons parler de problèmes de moral, lorsque sont évoqués des problèmes sur la ligne de front, explique-t-il. Si les Ukrainiens ont demandé au monde entier de s’engager en faveur de la démocratie, nous avons besoin qu’ils s’engagent eux aussi en faveur de la démocratie. »

Cette interview donne un aperçu des relations diplomatiques entre Kiev et la future administration américaine concernant la guerre en Ukraine. Une position qui ne tranche pas forcément avec la précédente. Washington avait déjà appelé à l’abaissement de l’âge de la conscription pour rehausser la taille de ses forces armées.

Seule évolution, c’est la volonté de mettre un terme à la guerre « de manière diplomatique », a confirmé Mike Waltz. Pour la nouvelle administration, il n’est pas « réaliste de dire que nous allons expulser tous les Russes de chaque pouce de sol ukrainien, même de la Crimée ».

Si Donald Trump a maintes fois répété être en mesure de mettre fin à la guerre russo-ukrainienne lors de son premier jour de mandat, son envoyé spécial, le général Keith Kellogg, a évoqué une phase plus longue, en précisant sur Fox News : « Je l’aurais mis à cent jours. »

Pour faire aboutir cette priorité, une rencontre serait en préparation entre le milliardaire et le président russe, dans les premières semaines de son mandat. Le journal suisse le Temps révèle que Berne a indiqué à « toutes les parties qu’elle était disponible pour accueillir des réunions de paix. Mais la Suisse n’en prendra pas l’initiative ».

En juin 2021, Joe Biden et Vladimir Poutine s’étaient déjà rencontrés à Genève pour échanger sur les questions de sécurité, de l’Otan et de l’Ukraine. Cela n’avait pas permis d’éviter l’invasion de cette dernière quelques mois plus tard.

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