« Dé-civilisation » : Roland Gori décrypte l’offensive fasciste et techno-libérale
De Renaud Camus à Emmanuel Macron en passant par Bruno Retailleau, le terme « dé-civilisation » a été fréquemment employé ces dernières années. Souvent aux côtés d’autres formules telles qu’« ensauvagement », ou « grand remplacement ». En tentant de réhabiliter le sens véritable d’un concept que l’on doit à Norbert Elias, Roland Gori poursuit son travail sociologique et psychopathologique dans la même veine de son précédent ouvrage, la Fabrique de nos servitudes (2022).
Il s’intéresse ici aux « nouvelles logiques de l’emprise », qui s’appuient principalement sur la fonction symbolique du langage, jouant un rôle de premier plan dans la constitution d’un sujet « civilisé » ou « dé-civilisé ». L’usage abusif du terme, en ayant été soumis à des détournements propagandistes, semble lui-même devenu un carburant sémantique de la « dé-civilisation » réelle décrite par Norbert Elias.