«Il s’intéressait aux moindres détails de ma vie» : victime d’un «faux» Leonardo DiCaprio, une Néerlandaise perd toutes ses économies
Alors qu’une Française était victime d’un escroc se faisant passer pour Brad Pitt il y a quelques semaines, un nouveau masque hollywoodien tombe. Cette fois-ci, la victime s’appelle Caroline van Eck. Âgée de 47 ans, la Néerlandaise a été arnaquée en 2020 par un Nigérian, qui se faisait passer pour Leonardo DiCaprio, a rapporté le journal 7sur7 .
L’idylle débute au printemps 2020, quand l’acteur supposé envoie un message à Caroline, pour la «féliciter» de son «travail», rapporte le journal belge. Celle qui s’occupe de nettoyer les rues de Rotterdam est persuadée d’échanger avec la star hollywoodienne : la Néerlandaise a anciennement côtoyé des célébrités quand elle travaillait encore dans le secteur de l’hôtellerie, et elle est formelle, «ce sont juste des gens ordinaires».
L’escroc porte un vif intérêt pour Caroline : «il s’intéressait aux moindres détails de ma vie : d’où je venais, ce que je mangeais...», témoigne-t-elle. Leur relation virtuelle sur la plateforme de messagerie Google Hangouts devient quotidienne, et l’homme confie rapidement être victime de la relation néfaste qu’il entretient avec Camila Morrone, sa compagne de l’époque. «Il m’a dit qu’elle l’avait frappé et lui avait pris son argent», défend la quarantenaire, touchée par ce témoignage, qui fait écho à sa propre expérience. Les messages attentionnés de ce faux DiCaprio se succèdent : «tu travailles trop dur», «veille à ne pas être trop stressée»... Le piège du «love bombing» - bombardement d’amour - se referme sur Caroline.
«L’employée m’a prévenue que le Nigeria était sur liste noire»
Cet aveuglement mène droit la victime au souhait de l’escroc : obtenir de l’argent. Sous couvert de manque de financement de soin pour deux enfants atteints de cancer au Nigeria, l’homme convainc Caroline de lui envoyer une somme d’argent, qui passe outre les mises en garde d’un bureau de change : «l’employée m’a prévenue que le Nigeria était sur liste noire, qu’il fallait se méfier. Je ne l’ai pas fait», rapporte le journal 7sur7.
Le trafic est en marche, et le faux acteur puise dans les 5000€ d’économies de la victime, grâce à des cartes cadeaux que cette dernière achète : Caroline les prend ensuite en photo, permettant la saisie du numéro de carte, afin de passer des achats sur des sites internet. Au fil de leurs échanges, la quarantenaire fournit une multitude d’informations personnelles, telles que des coordonnées bancaires, des données d’identités ou des photos intimes. En échange, l’escroc promet de la faire venir «travailler pour sa fondation, aux États-Unis».
«Je savais au fond de moi que quelque chose n’allait pas»
La Néerlandaise découvre la supercherie après des recherches sur Google : son Leonardo DiCaprio n’est autre qu’un escroc nigérian. Caroline met le doigt sur cette tromperie, et suscite la colère de l’homme. «Il a dit que j’étais une vieille femme ridée, inutile, mauvaise». Dans un désir de vengeance, le supposé acteur menace même d’envoyer les photos intimes aux proches de la victime.
La vérité éclate auprès de son entourage. Si Caroline avait conservé le secret de cette relation - sous la menace de l’escroc -, elle leur révèle finalement la vérité, et subit leurs remontrances. La culpabilité gagne la victime, alors qualifiée de «stupide», «folle» ou «attardée» par ses proches. «Je savais au fond de moi que quelque chose n’allait pas», affirme-t-elle. Mais l’idylle était trop belle, et Caroline n’a pas remarqué les signaux d’alerte. La Néerlandaise a finalement consulté une psychologue, qui lui a assuré ne pas être «la seule à qui ça arrive».
Aujourd’hui, Caroline est encore «régulièrement harcelée par des arnaqueurs», d’après le journal 7sur7. Mais elle est prévenue, et connaît «les questions typiques que les arnaqueurs posent depuis le Nigeria». Elle souhaite désormais que son histoire serve «d’avertissement».