Luis Enrique avant PSG-Atlético : «Je signerais tout de suite pour avoir les mêmes statistiques que face au PSV ou Gérone»

Son sentiment avant l'Atlético : «Le sentiment, c'est presque le match qu'avant les autres matchs de C1, notamment à domicile, de l'optimisme et de la confiance, avec l'objectif de gagner les trois points.»

S'il préfère affronter une équipe qui joue comme l'Atlético : «Je n'ai pas de préférence. Je vais de nouveau croiser Diego Simeone, on s'est déjà croisés en tant que joueurs mais aussi comme entraîneurs. C'est un très bon entraîneur. Ça force le respect lorsqu'on voit un coach qui est en place depuis aussi longtemps dans un tel club, c'est forcément très dur, il faut beaucoup d'énergie, c'est dur de convaincre ses joueurs sur le long terme. Rester aussi longtemps, c'est forcément que tu es un coach incroyable. Ce sera un match difficile, comme tous les matchs de Ligue des champions. C'est un adversaire qui sait très bien jouer collectivement et dispose de grandes individualités. Après, qu'on joue face à une équipe qui s'adapte plus à notre idée de jeu ou qui a une idée de jeu totalement différente, je n'ai pas de préférence.»

L'Atlético : «Tous les joueurs de l’Atlético sont des internationaux, habitués aux matchs de très haut niveau, donc ils seront très compétitifs demain (mercredi) et auront un niveau élevé. On arrive à la moitié du parcours dans cette première phase de la compétition, on ne sait pas ce qui va se passer. Leur calendrier sera plus favorable que le nôtre après ce match, mais c'est le football, tu ne sais jamais ce qui va se passer. On se concentre sur le match de demain, avec l'idée de faire les choses mieux que l'adversaire afin de se rapprocher de la victoire. (...) Je n'ai pas de doute, malgré leurs résultats contre Benfica (défaite 0-4) et Lille (défaite 1-3), l'Atlético montrera sa meilleure version demain, une version plus compétitive, plus forte, plus sérieuse. Ce sera un adversaire très dur à combattre. Je n'ai aucun doute à ce sujet. Mais au Parc des Princes, les supporters seront avec nous jusqu'à la dernière seconde. Et c'est l'objectif pour nous : être compétitifs pendant toute la durée du match.»

Deux visages entre le championnat et la coupe d'Europe : «Non, on a toujours le même visage, la même idée collective. Les compétitions sont différentes, personne n'a de doute sur le fait que la C1 a un niveau plus haut. Mais pour ce qui des facettes de notre jeu qu'on peut contrôler, je suis très satisfait de la performance de mon équipe, que ce soit en attaque ou en défense. Pour ce qui est des chiffres, on fait partie des meilleures équipes en défense et en attaque. Je signerais tout de suite pour avoir les mêmes statistiques que face au PSV ou Gérone, avec des résultats différents toutefois, des résultats qui n'étaient pas mérités (le PSG a battu Gérone grâce à un CSC à la dernière seconde et a partagé les points contre le PSV, NDLR).»

Un match décisif pour la qualification : «Non, ce n'est pas décisif, pas du tout. Si une équipe perd demain mais gagne les quatre matchs suivants sera qualifiée sans souci. Le match n'est pas décisif, mais important, et l'objectif est de gagner, c'est sûr. Et notre calendrier est plus dur que le leur, c'est clair, très difficile, j'en suis conscient, mais on ne sait jamais ce qui va se passer dans le football.»

Il est important de ne dépendre d'aucun joueur en particulier sur le long terme.

Luis Enrique

Le duo Marquinhos/Pacho : «Je comprends que vous ayez tendance à individualiser les choses, c'est logique, normal et c'est votre travail, mais le mien, c'est de généraliser les choses, faire en sorte que chaque joueur apporte quelque chose à l'équipe, qu'il soit en défense, au milieu ou en attaque. Mon objectif est toujours collectif, comment s'améliorer collectivement. Je n'ai pas de doute quant au fait qu'on peut s'améliorer sur le plan défensif et en attaque. Ça vaut pour le duo Marquinhos/Pacho, mais aussi pour Milan Skriniar et Lucas Berlado, les latéraux, les milieux… C'est logique. C'est normal que vous cherchiez des joueurs ou duos qui fonctionnent bien pour établir une sorte de hiérarchie. Mais on analyse les choses de manière globale. Il est important de ne dépendre d'aucun joueur en particulier sur le long terme.»

Le manque d'efficacité en C1 : «Je ne sais pas, c'est le temps qui nous en apprendra plus. Je n'ai pas de doute : on sera l'une des équipes qui marque le plus. Quand ça va se déclencher ? Je ne le sais pas. Ce qui m'inquiète, c'est toujours de générer des occasions en ayant été plus fort que l'adversaire, c'est mon objectif, toujours générer des occasions. Marquer plus ou moins, c'est encore autre chose, on travaille évidemment semaine après semaine pour améliorer l'efficacité, mais je veux avant tout avoir les mêmes statistiques que sur les matchs contre le PSV et Gérone. Vous voyez le résultat mais je vois la globalité, et c'était très positif. On a fait match nul contre Eindhoven, c'est le football, mais on aurait pu gagner ces deux matchs. Personne ne dira que c'est juste. Mais je ne vais pas faire le show ou monter tout un scénario. On ne peut pas non plus dire qu'on va acheter tel ou tel joueur et qu'il va garantir un certain nombre de buts, il n'y a pas cela sur le marché. On essaie de le résoudre en tant qu'équipe, avec les joueurs qui sont le mieux placés pour concrétiser les actions.»  

Antoine Griezmann : «C'est un joueur français mais ça fait tellement longtemps qu'il est en Espagne qu'on pourrait presque dire qu'il a la double nationalité ! Je ne sais pas s'il la veut, mais peu importe. Toujours est-il qu'il est incroyablement bon sur les aspects offensifs, il peut jouer en tant que deuxième attaquant, dans les couloirs, il a même évolué à l'intérieur du jeu, il est très complet, très polyvalent, de grandes qualités footballistiques au service de l'équipe. Ses statistiques sont incroyables pour les buts et les passes décisives. C'est un joueur vital à l'Atlético. Il faudra bien évidemment le surveiller de près…»

S'il a été proche de prendre les rênes de l'Atlético par le passé : «C'est vrai, mais j'avais déjà pris une décision, j'avais pris un engagement auprès d'un autre club. Je crois que l'Atlético a eu beaucoup de chance de trouver Diego Simeone parce que je ne serais pas resté la moitié du temps qu'il y a déjà passé (sourire). Je n'ai pas cette énergie qu'il a. C'est le meilleur entraîneur possible pour l'Atlético, avec tous ses titres. Les supporters de Madrid peuvent s'estimer heureux (sourire).»

Gérer les temps de jeu : «Pour jouer un match de Ligue des champions, un entraîneur ne doit pas faire de calcul. La motivation est toujours importante, tout le monde voudra jouer demain. Ils sont prêts. Dans d'autres matchs, d'autres compétitions, tu dois être un peu plus attentif, juger de la préparation et de la motivation. Mais pour un match comme celui de demain, il n'y a aucun doute, tout le monde est prêt.»

L'indispensable Marquinhos : «Les chiffres parlent d'eux-mêmes pour ce qui est de ce que Marquinhos signifie pour ce club et cette équipe. Pour moi, c'est incroyable d'avoir un joueur avec ce profil, cette ambition, cette personnalité. Il est encore jeune (30 ans). C'est le leader de l'équipe et quelqu'un qui est un modèle par l'exemple. C'est ce qu'on veut, qu'il reste pendant de nombreuses années à ce niveau.»

Propos recueillis en conférence de presse