"Materialists" : le cœur de Dakota Johnson, marieuse professionnelle, balance entre Pedro Pascal et Chris Evans dans une comédie romantique décalée
Après le très remarqué Past Lives - Nos vies d'avant, la réalisatrice Celine Song signe un second long-métrage. Dans Materialists, elle sonde une fois encore les mystères de l'amour, dans un registre plus léger, la comédie romantique, dont elle s'amuse à déconstruire les codes. Materialists, porté par trois stars, sort dans les salles mercredi 2 juillet.
Lucy, la petite trentaine, est une des plus grandes marieuses de l'agence de rencontres dans laquelle elle travaille. Même si parfois la tâche s'avère complexe à cause des exigences exorbitantes de ses clients et clientes, elle s'applique, avec sincérité dans chacune de ses missions, à trouver pour ses clients et clientes l'âme sœur. Cordonnier mal chaussé, elle est elle-même célibataire, et affirme à qui veut l'entendre que si d'aventure elle épouse un homme, il devra être riche, très riche.
Au cours de la fête de mariage d'une de ses clientes, Lucy rencontre Harry (Pedro Pascal), le frère du marié. Harry est le candidat idéal que Lucy rêverait d'avoir dans son cheptel pour le présenter à ses clientes : beau, grand (très important) et riche (encore plus important).
Alors qu'elle est en train de faire connaissance avec Harry, Lucy tombe nez à nez avec John (Chris Evans), son ex-petit ami, qui lui apporte sur un plateau son cocktail préféré avant même que Harry ait eu le temps de le commander. Après quelques échanges, Lucy constate que John n'a pas changé. Toujours en coloc avec un boloss, le comédien enchaîne les petits boulots pour survivre.
De la préhistoire à nos jours
Inspiré par l'expérience de Celine Song comme "matchmakeuse", le film aborde des questions vieilles comme le monde. Et même si le monde a changé, l'institution du mariage, elle, n'a pas tellement évolué. Après avoir ouvert le film avec une scène montrant un couple à l'ère préhistorique, la réalisatrice s'amuse à scruter le monde d'aujourd'hui. "We live in a material world", rappelait Madonna dans sa célèbre chanson, scandée dans la bande-annonce du film. Les riches clients de Lucy cherchent un produit marketing répondant parfaitement à leurs attentes, esthétiques, culturelles, et surtout financières.
Lucy survole, une pointe de tristesse dans l'œil, ce monde "matérialiste", où tout est calculé, mesuré, soupesé, pour entrer dans un équilibre parfait entre deux individus dont les caractéristiques doivent à tout prix "matcher", pour aboutir à la signature d'une "transaction" qui donnera entière satisfaction aux deux parties.
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Mais qu'en est-il de l'amour ? Le film donne des pistes, du côté de la reconnaissance de l'autre en tant qu'être humain, unique, et donc dans un espace à des années-lumière de l'objectivation des individus et de la marchandisation des sentiments, à l'œuvre dans la rencontre arrangée. Une équation dans laquelle contrairement à ce que vend l'agence de Lucy ou les applications de rencontre, ce n'est pas la valeur qui crée de l'amour, mais l'amour qui crée de la valeur pour celles et ceux qu'il pique.
Ainsi, Lucy va-t-elle succomber à la cour assidue du beau et riche Harry, qui en pince pour elle et qui "coche toutes les cases", ou bien retomber dans les bras de John, qui n'en coche aucune ? C'est le sujet, mais pas vraiment l'enjeu de cette comédie romantique décalée, servie par une mise en scène très efficace, bâtie autour de dialogues justes, et par un trio d'acteurs parfaitement glamour.
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La fiche
Genre : Comédie, Romance
Réalisation : Celine Song
Avec : Dakota Johnson, Pedro Pascal, Chris Evans
Pays : États-Unis
Durée : 1h49
Sortie : 2 juillet 2025
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Synopsis : Une jeune et ambitieuse matchmakeuse new-yorkaise se retrouve dans un triangle amoureux complexe, tiraillée entre le "match" parfait et son ex tout sauf idéal.