Une mosaïque érotique, volée par un soldat allemand pendant la Seconde Guerre mondiale, rendue à Pompéi
Nombreuses sont les œuvres d'art dérobées pendant la Seconde Guerre mondiale. L'une d'entre elles est une mosaïque érotique provenant de Pompéi, volé par un officier de la Wehrmacht, lorsqu'il supervisait la chaîne d'approvisionnement militaire allemande. Celle-ci a mis 80 ans à revenir : le mardi 15 juillet, elle a fait son retour au parc archéologique de Pompéi, en Italie, selon les informations de Reuters et The Guardian.
Cette œuvre historique date d'entre la fin du Ier siècle avant J.-C et du premier siècle après J.-C. Elle était à l'origine posée sur une dalle de travertin (type de carrelage en pierre naturelle), hypothétiquement à l'intérieur d'une maison de Pompéi, la célèbre ville détruite par l'éruption du Vésuve, en 79 après J.-C. Cette relique historique, d'environ 40 à 60 centimètres, représente un homme allongé dans son lit, avec une femme à moitié nue - possiblement sa partenaire - debout devant lui.
"Chaque artefact pillé qui revient est une blessure qui guérit"
Après son vol, l'officier allemand donna cette mosaïque suggestive à un citoyen allemand, dont on ne connaît pas l'identité. Après sa mort, ses héritiers ont contacté la police italienne afin de rendre l'artefact. Une unité spécialisée de la police italienne, la "Commando carabinieri tutela patrimonio culturale" - équivalente, en France, à l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels - a enquêté sur la provenance de la mosaïque, la ramenant provisoirement à Pompéi.
L'œuvre d'art a ensuite été restituée par l'Allemagne lors "d'un effort diplomatique", a annoncé la police dans un communiqué, et son rapatriement a été organisé par le consulat italien à Stuttgart. "La blessure ne réside pas tant dans la valeur matérielle de l'œuvre que dans sa valeur historique, une valeur gravement compromise par le trafic illicite d'antiquités", a déclaré Gabriel Zuchtriegel, directeur du parc archéologique de Pompéi. Plusieurs cas de vols sur le site archéologique de Pompéi avaient été recensés, avant que les personnes concernées ne les renvoient d'elle-même. En 2020, une Canadienne avait même renvoyé un artefact soupçonnant ces objets comme "maudits", relate The Guardian.
"Chaque artefact pillé qui revient est une blessure qui guérit. Nous exprimons donc notre gratitude à l'unité de protection pour le travail accompli."
Gabriel Zuchtriegel, directeur du parc archéologique de Pompéidans un communiqué
L'origine de l'œuvre érotique reste encore incertaine."Nous ne connaissons pas la provenance exacte de l'artefact et nous ne la connaîtrons probablement jamais", a déclaré le directeur à CNN. Pour le moment, la mosaïque sera conservée à l'Antiquarium de Pompéi, qui sert à abriter des reliques trouvées lors de fouilles sur le site archéologique, avant qu'elle ne retrouve, potentiellement, son endroit d'origine.