Pollution de la Seine : la baignade est impossible depuis septembre en raison de bactéries, selon une étude

À 108 jours du début des Jeux olympiques de Paris, une nouvelle étude menée par l'ONG Surfrider Fondation, consultée par France Inter, révèle que la Seine n'est toujours pas adaptée à la baignade. Plusieurs prélèvements réalisés à Paris depuis septembre 2023 indiquent la présence de plusieurs bactéries à des niveaux qui dépassent les normes fixées par la Fédération internationale de natation.

L'ONG Surfrider Fondation a réalisé elle-même, depuis le mois de septembre 2023, des prélèvements réguliers, au niveau du Pont de l'Alma et du Pont Alexandre III, là où doivent justement se dérouler les épreuves de natation marathon, de triathlon et de paratriathlon lors des olympiades de Paris l'été prochain.

Parmi les 14 prélèvements réalisés, 13 révèlent la présence de bactéries

Parmi les 14 prélèvements réalisés, 13 révèlent la présence de certaines bactéries, notamment l'Escherichia coli et les entérocoques, à des niveaux supérieurs aux normes définies par la Fédération internationale de natation. Les seuils de qualité de l'eau se dégradent particulièrement après des épisodes pluvieux de très forte intensité qui font saturer les égouts et poussent à des rejets d'eaux usées dans la Seine.

"On est deux à trois fois au-dessus des normes minimum impératives pour une pratique saine des athlètes pendant la saison", alerte Marc Valmassoni, Coordinateur de campagne chez l'ONG. Une présence bactériologique qui a des conséquences potentiellement graves pour les athlètes : "En termes sanitaires, ils sont exposés à des pathologies comme la gastro-entérite, la conjonctivite, l'otite ou des problèmes cutanés."

Le mois dernier, le préfet de la région Île-de-France avait réaffirmé qu'il n'y avait "pas de plan B" pour ces épreuves de natation en eaux libres en cas de pollution de la Seine. La mairie de Paris compte sur le nouveau bassin de rétention, tout près de la gare d'Austerlitz, pour stocker les eaux de pluie, mais pour l'ONG, spécialiste des eaux de baignade, ce ne sera peut-être pas suffisant.

"Ça laisse une chance s'il y a des épisodes pluvieux modérés", précise Marc Valmassoni, mais "le bassin ne pourra pas stocker l'ensemble du ruissellement si un évènement pluvieux est très important. Donc, à partir du moment où il sera en incapacité de tout stocker, les eaux supplémentaires vont complètement ruisseler ou se déverser dans la Seine et vont avoir un impact sur la qualité bactériologique" du fleuve.

D'ici les Jeux olympiques, toutes les péniches devront être raccordées au réseau d'assainissement pour rendre la Seine 'baignable'. À ce jour, environ 20 péniches sur les 250 à quai doivent encore s'y soumettre. La mairie de Paris a investi plus d'un milliard d'euros pour dépolluer la Seine afin de tenir la promesse de la rendre baignable. Mais d'ici-là, Surfrider Fondation veut continuer ses prélèvements pour vérifier la qualité de l'eau en toute transparence.