Plus que n’importe quel autre président de la Ve République, François Mitterrand fut un bâtisseur. Tout socialiste qu’il était, disciple présumé du matérialisme historique, il avait conscience que c’est la geste des grands hommes qui façonne l’histoire majuscule. Ainsi, quelques semaines seulement après son entrée à l’Élysée, il lance sans attendre ses grandes opérations d’architecture et d’urbanisme, affichant des ambitions colossales. Quatorze ans plus tard, au moment de quitter la rue du Faubourg-Saint-Honoré pour toujours, il faut bien reconnaître que Paris a changé de visage sous son fusain.
L’est de la capitale a été désenclavé grâce notamment au réaménagement complet du quartier de la Villette, à la construction de l’Opéra Bastille et à l’installation d’une antenne de la bibliothèque nationale de France qui porte son nom. À l’ouest, la Grande Arche couronne le quartier de la Défense. Sans compter les colonnes de Buren dans la cour du Palais-Royal ou le parvis des Droits-de-l’homme…